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letra de exutoire - sevk

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donne moi un bic ou une allumette
pour déclencher la foudre et les tempêtes
ni pour le fric ni pour m’amuser
j’écris pour épouser le temps perdu

un bouquet de rimes en guise d’amulette
pour étouffer le doute et les gamberges
et laisser mes visions désabusées
prendre enfin la poudre d’escampette

découper lеs samples, trouver les anglеs
pour coucher mes pensées intempestives
je veux prouver que j’en suis capable sans chanvre
armé de mon groove élémentaire

mes vices, je les tempère, bien conscient que les addictions ne sont qu’un temps festives
la jeunesse empêche parfois d’entendre raison ; j’aurais dû écouter mes grands frères

des couplets légendaires qui ronflent dans le tel
redoutez le jour où j’en ferai quelque chose
les fous et les menteurs diront que je m’entête
mais boufferont les couilles de plus modestes proses

j’écris dans mon coin
depuis que j’ai compris que les foules m’acclamant resteront des rêves de gosses
si les filles en sont dingues
les poètes sont seuls et les portes menant au bonheur restent closes
j’écris mes névroses
sur des instrumentales hétérocl-tes, claires ou ténébreuses
j’entre en scène et pose –
des démos et des mélopées, capte les zouz et les reufs

qu’est-ce ‘tu croyais ?
qu’au fond du métro je ne grattais que de jolis couplets émotifs ?
laisse moi m’octroyer
ce beat météorite, et tu verras qu’en deu-spee, je sais le faire aussi

me tester au mic’ gars, n’essaie guère
ma plume surpasse ton modeste egotrip
même pété au ricard, j’excelle, frère
uppercut de vers va molester vos tripes

remballe tes médiocrités
les concurrents sont des sefevoric, giuseppe rossi
je me les sers au petit-dej :
scène érotique, j’aligne del piero feat david trezegoal, oui

igo j’écris pour faire danser les mots
ambiancer les mômes moi je m’en tape
j’imagine mon hégémonie sur l’rap
quand je marche sur le boulevard magenta

je me vois ter-chan, serrer le crom’
balancer mes traumas à travers ma syntaxe
comme si j’étais promis
à maîtriser les cérémonies depuis le placenta
mes périples s’entassent
au pays blasant de la désillusion
je subis mon âge mental qui varie
rend bizarre mon attitude

je vois s’encastrer des angoisses
desquelles j’ignore les solutions
chaque petit plaisantin se cache
et pleure des larmes de solitude

moi à chaque fois que j’embrasse un mic’
je crache le fiel et les pulsions
que mon estomac brasse en masse
enlacé par ses turpitudes

une multitude de passants passe
chacun dans sa bulle, en émulsion
c’est pas sensat’ mais pas le temps
de s’affranchir de nos tristes habitudes

de sales bitures
tous les week-ends
pour noyer ce que l’on a mal vécu la semaine

des tas de fissures
ouvertes hier
et dont on reporte le stress à demain
mais la vie fuse
à toute vitesse
au tableau d’affichage, les plus pugnaces mènent

et pâle figure
font tous ceux qui restent
a l’écart de la compét’, tant de questionnements sur l’avenir que l’on sème

– tressaillement –
laisse moi te raconter que la grisaille m’enceint
je tte-gra complètement ivre et seul au monde
pour ne pas sombrer lorsque mes aïeux manquent

badcı, dayı dans mon coeur
s’amoncèlent les images d’antan dans mes pe-ra complexes
c’est ma façon d’être, quand je défaille je prends la plume et me confesse
incantation crédule, je pense à mon père

(baba, badcı, dayı dans mon cœur)

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