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letra de trajectoires - scoop & j.keuz

[couplet – j.keuz]
désolé d’entrer en la jouant franco…
qu’est-ce qui nous fait nous agiter autant avant le grand saut ?
qui espère minimiser ses propres angoisses en se persuadant que je pense trop ?
s’imaginent-ils que leur compte d’heures est inépuisable ?
mes potes les plus fous me font flipper, mais moins que les plus sages…
je ne peux ni en vouloir aux seconds de se poser
ni reprocher aux premiers de tromper l’ennui depuis leur dépucelage
scrupuleux dans le je-m’en-foutisme… oisiveté mère de tous les vices ? non, c’est la routine
trop conscients du fait qu’il ne restera bientôt rien de nos chairs
tiraillés entre se mettre bien, et se mettre bien trop cher
soucis d’occidentaux gâtés ? sans doutes…
s’en foutent de ta spiritualité, ou de ta sagesse bouddhiste…
ils ne se cherchent pas de raisons pour la jouer soft, non…
au fond, chacun sa définition de l’important. c’est sans importance

qui sait sur quel genre d’états d’âme la post-adolescence repose ?
qu’est-ce qui fait qu’on met nos rêves de côté
malgré l’importance de ce mot, et en toute connaissance de cause ?
laisses-moi tranquille avec ton rail de c-ke. question confiance en soi, je ne vise pas le temporaire
ouais, je sais, on a tous nos phases de spleen…
non je ne suis pas en colère, je te dis que je ne veux juste pas de ton rail de speed
laisser le temps me lacérer le poignet m’angoisserai tellement
jamais compris les jeunes gens pressés de s’embr-sser bêtement…
sont-ils tout aussi pressés de p-sser à autre chose ?
putain je cause comme un animal blessé rincé à l’eau de rose…

y’a l’ennui mortel… les gens réservés que la nuit ensorcèle
la solitude des dépressifs qui éclate au grand jour
les magnaco-taiseux que les mots rendent sourds
les petites frustrations quotidiennes, et l’esprit de revanche qui peut -ssombrir même les plus clairs d’entre nous
y’a les photos sur les paquets de clopes… y’a comme un sentiment d’isolement -ssez fort
et tant de valeurs à bouleverser… depuis les selfies, plus besoin d’avoir le bras long pour percer…
chacun sa petite façon de voir les réseaux sociaux, paliatifs à la réalisation de soi
gardes tes songes et questionnements de fond pour les toilettes
tu auras toujours moyen de rester élusif vis-à-vis de toi-même
y’a les rêves, les névroses et le poids des fautes commises
y’a la nuit qui porte conseil, et y’a les autres aussi…
et puis les boulots nuls à chier… les fonctionnaires zélés et leurs comportements put-ssiers
les nouveaux talents rap, l’uniformisation des goûts, les envies soudaines de péter des avant-bras…

- scoop j keuz

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