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letra de le vert paradis (moesta et errabunda) - léo ferré

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dis-moi, ton cœur parfois s’envole-t-il, agathe
loin du noir océan de l’immonde cité
vers un autre océan où la splendeur éclate
bleu, clair, profond, ainsi que la virginité ?
dis-moi, ton cœur parfois s’envole-t-il, agathe ?

la mer, la vaste mer, console nos labeurs !
quel démon a doté la mer, rauque chanteuse
qu’accompagne l’immense orgue des vents grondeurs
de cette fonction sublime de berceuse ?
la mer, la vaste mеr, console nos labeurs !

emporte-moi, wagon, еnlève-moi, frégate !
loin ! loin ! ici la boue est faite de nos pleurs !
– est-il vrai que parfois le triste cœur d’agathe
dise : loin des remords, des crimes, des douleurs
emporte-moi, wagon, enlève-moi, frégate ?

comme vous êtes loin, paradis parfumé
où sous un clair azur tout n’est qu’amour et joie
où tout ce que l’on aime est digne d’être aimé
où dans la volupté pure le cœur se noie !
comme vous êtes loin, paradis parfumé !
mais le vert paradis des amours enfantines
les courses, les chansons, les baisers, les bouquets
les violons vibrant derrière les collines
avec les brocs de vin, le soir, dans les bosquets
– mais le vert paradis des amours enfantines

l’innocent paradis, plein de plaisirs furtifs
est-il déjà plus loin que l’inde et que la chine ?
peut-on le rappeler avec des cris plaintifs
et l’animer encor d’une voix argentine
l’innocent paradis plein de plaisirs furtifs ?

emporte-moi, wagon, enlève-moi, frégate !
loin ! loin ! ici la boue est faite de nos pleurs !
– est-il vrai que parfois le triste cœur d’agathe
dise : loin des remords, des crimes, des douleurs
emporte-moi, wagon, enlève-moi, frégate ?

comme vous êtes loin, paradis parfumé
où sous un clair azur tout n’est qu’amour et joie
où tout ce que l’on aime est digne d’être aimé
où dans la volupté pure le cœur se noie !
comme vous êtes loin, paradis parfumé !

mais le vert paradis des amours enfantines
les courses, les chansons, les baisers, les bouquets
les violons vibrant derrière les collines
avec les brocs de vin, le soir, dans les bosquets
– mais le vert paradis des amours enfantines
l’innocent paradis, plein de plaisirs furtifs
est-il déjà plus loin que l’inde et que la chine ?
peut-on le rappeler avec des cris plaintifs
et l’animer encor d’une voix argentine
l’innocent paradis plein de plaisirs furtifs ?

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