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letra de triste décembre - jewel usain

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parce que les choses ne se p-ssent pas toujours comme on l’aurait souhaité

c’est l’histoire de j-myo
un gars tranquille
qui voulait vivre au mieux
n’aime pas la frime
il était cool
juste avec les mots
tout le monde le respecte
il ne fait pas d’histoire
j’l’ai jamais vu
se prendre la tête
il baissait pas l’regard
seulement sa garde
devant sa dulcinée
la belle isa
qu’il a toujours pensé
être sa destinée
ouais c’est sûr qu’elle était
magnifique
pour la séduire
il a sorti toutes les astuces
qu’on trouve dans un chapeau magique
elle
pas du genre à tomber love pour du fric
meuf droite
authentique
que tous les re-fré s’arracheraient
comme un droit au paradis
y’avait que j-myo qui comptait
bref, aucune hésitation
ils s’aimaient
pas b’soin d’la raconter
mais cette chronique n’a rien d’un happy-end
je peux vous l’-ssurer
mike, le frère d’isa
était un caïd du quartier
étant l’seul homme de la maison
il a besoin du business
pour am-sser un max de thune
et quitter l’illicite en finesse
c’n’est pas un fou d’naissance
il a juste
perdu confiance
en voyant son père abandonner sa mère
sans un brin d’conscience
depuis ce jour c’est la violence
qui remplace l’innocence
depuis ce jour il flippe qu’n homme embarque isa
et rejoue cette séquence
mais il a accepté
l’union
de sa sœur cadette
oublie l’idée d’écraser les jambes de son mec
comme une canette
il a même proposer à son beau-frère
le calumet d’la paix
pour être honnête
la fin de cette histoire me fait d’la peine

c’était un mois d’décembre
froid
hivernal
l’un de ceux qui font des victimes sdf
en pagaille
j-myo était sorti
faire une pet-te course au volant de sa caisse
gelés
sont les essuie-glaces
plus loin sur le chemin
il rencontre christine
connaissant bien son ami
il a r’connu sa mine attristée
ils se connaissent depuis l’époque du bac à sable
la laisser en galère
dans ses tourments
lui était donc
impensable
il faisait -6°c
peut-être moins
s’il vous plaît
qu’auriez-vous fait
à sa place
et sans arrière-pensées ?
j-myo compatissant veut la raccompagner
et dans sa tête
aucune idée bizarre
du genre : lui mettre la main au panier
les flocons s’écrasent sur le pare-brise
comme des kamikazes
dans la gova ça tape des barres de rire
mais ça reste amical
ils parlent de tout
et de rien
christine ressourit et c’est bien
mais de l’extérieur on pourrait croire
qu’ils créent de nouveaux liens
mike p-ssait par là
y a entrevue toute la scène
c’est son âme protectrice
envers sa sœur
qui refait des siennes
il tape
sur un lampadaire
“ce fils de pute ne manque pas d’air”
comment pouvait-il comprendre ce quiproquo
sous l’effet d’la bière
“quand j’pense
qu’à ce bâtard j’lui ai ouvert ma porte
ok j’vais voir comment tu dragues
quand j’te c-sserai la gueule avec mes potes
j’veux tirer sur toi comme sur une clope
sentir ton cœur s’écraser entre le bitume et mes bottes”
notre bon samaritain a fini sa mission d’escortage
rentre à la cité
lumières éteintes
à tous les étages
vraisemblablement
il devait être
-ssez tard
mais comment le savoir
le portable de notre héros n’avait plus de barre
il pénètre
dans le hall de la baraque
son chemin est barré par 3-4 mecs un peu baraques
comme clou du spectacle
apparaît
ce bon vieux mike
“wesh, hé frère y’a quoi ?”
“nan, c’est toi qui va nous dire y’a quoi
t’avais ma sœur entre tes mains
il a fallut qu’tu f-sses ce plan là.”
“quoi ?
mais qu’est-ce que tu racontes ?”
“j’t’ai pété y’a même pas une heure
me prend pas pour un con
à moins que t’ais tellement de meuf
que tu n’en tiens même plus les comptes
c’est maintenant que j’le découvre
t’sais quoi ?
j’en ai marre de voir ta sale face
les gars nettoyés moi ce type
que sa mémoire ref-sse surface.”

parce que les choses ne se p-ssent pas toujours comme on l’aurait souhaité

colonne brisé
il ne marchera plus
ont dit les toubibs
des larmes coulent de ses yeux
alors c’est ça le mektoub
le regard vide
il s’dit qu’en une fraction d’seconde
on peut faire basculer une vie
isa
à son seuil
hurle de désespoir
elle haïra son frère
toute sa vie
de s’être mêlé de cette histoire
quand à c’dernier
ne soyons pas trop rapide à l’blâmer
c’est au fond de sa cellule
qu’il murmure ce refrain comme un d-mné
en pleurs
“j’ai foutu sa vie en l’air
je n’pensais qu’à ma sœur
je n’voulais pas qu’elle
souffre come ma mère
c’n’était qu’un jeune
et j’suis tombé dans ce piège simple
il s’doutait pas finir en sang
quand il a dit
“il fait froid dehors
viens on rentre ensemble” ”
ouais
un triste décembre

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