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letra de cheveu blanc - ismaël metis

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premiers rayons d’soleil
je marche dans la ville
perdu entre les buildings
je croise un miroir
mon seul compagnon d’route
le seul qui m’ait toujours accompagné entre victoires et doutes
celui qui me comprend, me connait parfaitement
le premier dont j’apprends
la leçon du jour, comme souvent
tient en un coup d’oeil, un instant
un coin du miroir me renvoie mon reflet
cеlui d’mon premier chevеu blanc
et qu’est-ce que j’en conclus ? hein.. ?
j’fais quoi d’ça ?
pourquoi maintenant ?
c’est quoi l’dièse ? c’est quoi l’étoile ?
est-ce qu’elle est encore là ? j’la sens
j’arrive à l’âge où on finit par tuer l’enfant
en tout cas, on pense, on réfléchit, on vit
avec un nouveau paramètre
un monstre étrange qui dévore tout sur son passage
qui n’recrache jamais rien, ou pas grand chose de bon
et qui s’appelle le temps
les trains, y’en a plusieurs ! mais le temps…
évidemment qu’c’est pas de l’argent
c’est tellement plus que ça
le temps… j’sais pas c’que c’est
le temps qui passe, par contre, est un satané alchimiste
il transforme le présent en futur passé
donne un gout amer, apprends à r’ssaser
transforme le sourire d’un gosse en nostalgie d’l’enfance
en peur de la mort, de n’pas se reproduire avant de partir
de n’pas laisser de traces
éveille les instincts les plus bas, donc
nous fait nager des brasses coulées noyées en pleine ville
qui voit le temps qui passe n’aura jamais la tête vide
le vide ? tiens… j’commence à l’aimer
faut pas qu’j’en approche trop la tête il va m’draguer
premières énormes averses
je marche dans la vie
perdu entre les grandes pluies
je croise un miroir
et j’y vois un adulte
entré par effraction
pas très à l’aise y’avait la place que pour un p’tit garçon
j’essaie de retourner l’voir
comme dans interstellar
mais le temps ça marche pas comme ça
le temps ça marche pas ça court
ça galope, ça file, ça fuse
ça feu d’artifice dans tous les sens comme si le temps s’amuse
le temps ça m’use avec un c cédille
le temps c’est la musique dans un film d’horreur
c’est un tapis roulant à la caisse du supermarché
il s’arrête jamais, ou plutôt si, mais tu sais jamais quand
et à la fin c’est toi tu raques
le temps c’est l’autoroute
le temps faut pas qu’tu l’rates
il faut tomber au bon moment, pile poil
sinon c’est mort
tu l’as perdu
faut r’commencer
faire des détours
le temps ça marche pas ça court
nous fait nager des brasses coulées noyées en pleine ville
qui voit le temps qui passe n’aura jamais la tête vide
le vide ? tiens… j’commence à l’aimer
faut pas qu’j’en approche trop la tête il va m’draguer
premier rayon de lune
je marche dans la nuit
perdu entre les « et si »
je croise un miroir
ben ouais mais il fait noir
c’est tout flou là-d’dans y’a plus rien à y voir
alors je me dis que
y’a plus qu’à
regarder au-delà
qui cherche l’infini n’a qu’à fermer les yeux
j’l’ai lu dans kundera
fermer les yeux pour mieux y voir ?
fermer les yeux c’est regarder en soi
et puis d’ici y’a plus d’couleur de cheveux
j’peux m’concentrer
j’peux méditer
sortir d’mon corps
et tout voir de là-haut
me dire qu’dans l’noir
mes cheveux blancs ils brillent
ne plus avoir peur qu’il se mette à pleuvoir
devenir parapluie
enfin j’m’éparpille
j’disais
un ch’veu blanc c’est
un c’hveu qui meurt
une feuille qui tombe
du sel sur mes tempes
un p’tit peu plus
chaque fois qu’y’a du sel dans ma vie
et si y’avait pas d’sel
bah ça s’rait fade, comme à la cantine
ça s’rait bien vide
le vide ? j’commence à l’aimer
faut pas qu’j’en approche trop la tête il va m’draguer

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