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letra de b o u c h e c o u s u e - ​eden dillinger

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[paroles de “b o u c h e c o u s u e”]

[intro]
si j’travaillais dans un bureau, là, à l’heure qu’il est, bah ça s’ressentirait dans les sons. avoir une certaine liberté dans son taf, ça permet de faire plus de musique, de réfléchir. parce que d’aller au bureau à 8h, de finir à 18h, tu rentres t’es essoré, tu peux pas, c’est compliqué. les gens qui y arrivent, j’les respecte énormément d’arriver à faire ça. quand on fait d’la musique c’est un moment spécial, c’еst quelque chose dе spécial sinon ça sera une musique insignifiante

[couplet 1]
seul dans ma chambre, j’transforme mon seum en notes vocales
requin a besoin d’un autre bocal plus grand, plus large, loin d’là où tu nages
c’que j’vois ne m’plaît pas, il faut qu’j’change de focale (et vite)
je suis à un kilomètre de place d’it, huit mille des maldives
y a rien d’fantastique, j’contemple un globe en plastique
et je tourne dans ma chambre comme un type beat
le succès m’ignore comme cézanne
j’attend qu’il m’appelle, qu’il y ait l’interphone qui sonne
public prête l’oreille à des buster keaton
je joue mon avenir sur un pierre-feuille-ciseaux
quelle tannée, chaque année ils m’disent c’est mon année
j’sais pas qui blâmer mais j’sais bien qui m’la met
en 2016 sur pls je disais que leur buzz avait fané et mon buzz a fané
la fierté ravalée, sur l’brancard affalé
devant le miroir, les doigts en .44 magnum, j’me vois rafaler
de ma bouche sortent des mensonges du style “t’inquiète pas”, “tout roule”, “ça se passe” ou encore “ça va aller”
l’addition et les larmes sont salées puis le teint livide, très peu halé
j’vois revenir le naturel que j’ai chassé, l’anxiété me dit : “je n’fais que passer”

[pont]
seul dans ma chambre, j’transforme mon seum en notes vocales, plus haut, plus large
quand on vit rien, et ben ça s’ressent dans notre musique. quand c’est pas intéressant, que notre manière, notre perception d’la vie n’est pas intéressante, ça s’ressent. la musique est moins intéressante, beaucoup moins émotionnelle
et je tourne dans ma chambre comme un type beat
[couplet 2]
et j’suis là, devant un écran, derrière un bureau à réaliser qu’j’suis pas sur l’bon fuseau
coincé entre “le rêve continu” où “le cauchemar s’arrête” car la route du succès ne passe pas par ma tête
je ferme les yeux devant l’impact, j’ai l’embarras du choix : l’précipice ou l’impasse ?
comme si le détour à la craie blanche était le seul moyen d’laisser une trace
y a pas meilleure promo que celle que t’apportes la mort pour marquer ton époque comme le carbone 14
merde, il n’y a pas d’futur, merchandasing cousu avec des points d’suture
personne n’applaudit les faibles
quand j’ai signé j’avais des idées fixes, j’n’ai plus qu’un lit défait
merde, j’n’ai moins reçu que j’n’ai donné, il en faut plus pour m’étonner
le succès m’a frôlé mais pas d’quoi s’affoler, dernier espoir, je tente reprise de volée
j’entend les douze coups et j’ai l’impression qu’on est tous foutu
vingt-cinq années que j’suis pendu aux lèvres de bouches cousues

[outro]
on peut pas faire de la musique comme un bureaucrate, c’est ça qu’j’veux dire

letras aleatórias

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