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letra de la vague - dooz kawa

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donc on avait parlé une fois des vagues. l’idée que, si t’apprends pas à nager, tu t’prends les vagues dans la gueule. quelques fois t’es emporté, quelques fois t’as la tête sous l’eau. tu bois la t-sse, tu vas t’noyer, vraiment en crever. dire que l’instant ça suffit pas, parce que l’instant, c’est la vague dans la gueule. en revanche, composer avec la vague, apprendre à nager, ou à surfer. ça, ça demande une durée

[dooz]
j’attends qu’j’m’arrache en m’harnachant
sur l’dos d’une beauté monstrueuse
j’attends la vague comme kardashian
attend la première page de vogue
des flocons d’éc-me de silence, avalanche d’un mont enneigé
qui replonge dans le silence et rend ce monde plus léger

j’attends d’arracher de la vague
un peu d’sa chaire au creux des mains
afin d’rafraîchir mon pelage brûlant, de taureau d’airain
j’plonge un couteau entre les dents
dans la vague graver mes initiales
et affronter dans l’ouragan
tout mon traumatisme initial
j’rap pour toutes les pet-tes bottes
que le juge plonge dans la trempette
on reconnait les bons pilotes que lorsqu’ils affrontent la tempête
et j’ignore encore si la vague s’ra renaissance ou bien suicide
quand elle me crachera sur la plage de par ses ténèbres liquides
j’lève pas le pouce, mais le majeur
en dédicace aux douanes volantes

car je suis devenu nageur
qu’au milieu de ses eaux violentes
ne viens pas si t’es trop âgé
pour affronter la médusa
on pèche des enfants naufragés
sur les plages de lampedusa
de mayotte ou de djerba
du pas-de-calais ou de turquie
chaque jour ma souffrance est sans fin
pour le pet-t alan kurdi
je veux vous fuir, vous ma douleur
vous les humains qui m’écorchez
j’essaie d’retrouver des couleurs
au fond d’une machine à laver

j’attends la vague
j’attends la vague
j’attends la vague
j’attends la vague
j’attends la vague

[gaël]
qu’elle m’emporte au large
loin à la dérive
loin à la dérive
au delà des marges
qu’elle me déporte sur un nuage de coton
loin des champs de cana, de paname et du béton
je flotterai sous l’éc-me
dans ces rouleaux d’océan
ni ancre, ni enclume
je serai homme de plein vent
sous l’effet de la lune
ballotté par les marées
elle m’emmènera loin comme des fumées envolées

mais, fond d’un abysse, j’ai vu leur monde
ce qu’ils battissent sur nos décombres
cap d’un navire, nos vieux démons
mon coeur s’épuise et coule au fond
peuple sans nom, cimetière de l’ombre
un désert vide; peuple et déco
mais je remonte, je me déploie
cherche la lumière, puis la reçoit
grise est la vie, rose est le rêve
briser la vitre, bosser le verbe
gifler l’abîme, oser le faire
risque la lutte, croiser le fer
chemin de vie, j’arpente
les nerfs à vif, à cran
quand c’est la merde, j’apprends
où est la vague, j’attends

profiter du présent, bien sûr

mais l’idée c’est quand même d’avoir une affirmation ou une volonté
une recherche de sens, pur
parce que si tu veux comprendre le sens de la série des accidents
et si tu veux être préparé, essayer de, ouais, de se composer avec les accidents
parce que la volonté ou le désire, la voilà la lutte
ça se trouve on compose avec les accidents
tu prends part?
sinon à chaque seconde tu prends dans la gueule tu comprends pas
t’y arrives pas
on est du continu dans tous ces trucs discontinus qui nous arrivent dans la gueule
et c’est ça l’ident-té, elle est pas donnée au départ l’ident-té

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