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letra de les choses au clair - cause commune

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[intro : 7m]
yo, haha
7m, l’insolent
on va mettre les choses au clair
j’ai fait simple pour que tu puisses comprendre dans ton p’t-t crane de bouffon
langue de pute, langue de vipère, laisse-moi faire mon rap tranquillement
ok, bouge-toi l’cul au lieu d’parler, yo

[couplet 1 : 7m]
tu me hais, je sais, j’essaie de savoir pourquoi
peut-être me vois-tu comme un p’t-t bourgeois
un faux rappeur dans sa grande maison
qui pense à sa pendaison sans raison
p-sse une journée dans mon crane, tu comprendras
pourquoi j’râle, pourquoi j’rappe pour les sans-droit
fan de 8 mile : c’est c’que tu penses de moi
mais je freestyle bien avant que tu le vois
me parle pas de valeurs
maman et papa sont divorcés : c’est ça, tes malheurs ?
pourquoi t’es râleur ? tu vas t’en manger
une pendule car, moi, j’te les remets à l’heure
tu crois qu’j’ai envie de percer
si c’était l’cas, j’m’inventerais une cité
j’dirais que je vends du sh-t pour nourrir ma famille
que j’ai planqué trois broliks dans mon pet-t slip
j’irais m’acheter un putain d’baggy
j’écrirais des “nique” puis ensuite des “ta mère” pour la rime
je ferais le son que tu aimes
au lieu de perdre trois minutes à décrire ce que tu es
un type qui a trop vu scarface
jusqu’à en user la bande de la c-ssette
un type qui écoute trop de rap
mais qui oublie que papa a trop de maille
revenons en arrière, ville de châteauroux
’86 : naissance sur les chapeaux d’roue
dès le départ, j’ai fait mal à ma mère, vu les tapes
que le gynéco m’a mis, j’crois qu’il ne m’aimait pas
ma mère met fin à ses projets d’études
pour élever sa progéniture, mon géniteur, lui, se tue
à l’usine, et se tait car il sait que la thune
elle se fait de la sueur, ça, c’est lucide
donc il bosse pour ses gosses, je fais rien
à part chier dans mes couches, mais y’a de l’or sous l’écorce
de mon arbre généalogique ; pet-t déjà
j’étais fait pour gêner la logique ; tout seul
j’ai appris à lire, appris à écrire, à six ans
je saute le cp, les gens me disent intelligent
moi, j’vis en autiste : “non, j’aime pas ces gens”
qu’est-ce tu veux qu’j’te dise ? c’est la vie, c’est affligeant
puis chômage, déménagement
à douze ans, je tombe sur l’école du micro d’argent
pet-t frère n’a qu’un souhait : devenir grand
j’veux devenir rappeur, désolé maman
treize piges : je tombe sur kesti, quel style
mad sk!ll, redskins, rime contre les skins
on esquive la cl-sse, premier stick, ça c-sse
inséparables, il a mon estime, ça rappe
pendant des heures sans micro, on améliore
nos impros, même si le son et le flow, c’est pas trop
synchro’, bref, on débute et, déjà, les rimes
parlent pas de guns et de putes mais de nos buts et nos luttes
nos idoles, c’est la scred connex’
on fera des textes honnêtes que les vrais mecs connaissent
avec le pét’ au bec, on fume, aiguise nos plumes
la tête en miette, sans rhume vu qu’on déambule
voici le rap, nouveau millésime
les rimes en guise de balles, placements d’langue à la zinédine
toi, tu crois faire dans l’inédit
mais t’as l’-n-s cicatrisé comme la face à ribéry
la pire chose depuis la bombe atomique
fait de l’ombre à ton micro, même à ton bic
à ton niveau, vite, prends ton dico page 7m
tu peux lire : “va t’faire foutre, mytho”

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