letra de insomnie - zippo
[zippo]
j’essaye de me réveiller d’un cauchemar depuis trente-six ans
ouais dans un lit je me suis déjà noyé en transpirant
là c’est de la folie qu’on parle
j’affronte mes phobies frontales
ma gorge se noue, je dors debout
je me méfie de l’horizontal
le marchand de sable il s’est barré, c’est peut-être qu’un style de freelance
casse pas les couilles, je suis occupé, je suis en train de fuir le silence
du rap à fond dans les tympans, je marche dans les rue sans un bruit
je devais peut-être avoir cinq ans quand je me suis perdu dans la nuit
j’en viens à haïr le soleil quand il est haut dans le ciel
j’ai de moins en moins sommeil et plus d’ennemis potentiels
j’ai pas besoin de vous pour m’enfermer dans des stéréotypes
i’m singing in the rain, ouais sous une pluie de météorites
j’ai deux-trois dettes en terme de nuit mais c’est pas le moment de payer
manquerait plus que j’ai des rêves pour les gâcher dans des oreillers, nan
j’entends des voix crier mon prénom dans l’obscurité
me demande pas quel jour on est, franchement j’en ai aucune idée
j’en oublie de me nourrir, le poison quelle merveille
je suis pas sûr de me souvenir de la sonnerie de mon réveil
là je crois je’en suis à trente-six heures, je vais arrondir à quarante-huit
tout le monde me prend déjà pour un taré, je m’en bats les couiles
en fait je suis solo dans mon éclipse
grisé comme un chat noir, il me faut ça pour le déclic
ici ça manquait de chaman, pas sûr que quelqu’un m’écoute
mais je suis tenté de m’en foutre
j’entends que le bruit de mes doutes
dans le silence de mes pantoufles, ouais
je fais que passer je me balade dans les mêmes paradis que baudelaire
je cherche des réponses qui sont sûrement marquées dans mes paupières
à un moment va falloir dormir, voir dormir deux fois
mais là demain c’est plus que loin, demain ça n’existe pas
il est temps que je me dénonce sur un appel anonyme
trop longtemps que je me défonce au manque de mélatonine
moi j’aimerai bien fermer les yeux, au fond c’est tout ce que je souhaite
mais je suis hanté par des fantômes dans ma housse de couette
tout paraît irréel quand on souffre d’insomnie
tout se passe à distance
tout n’est plus qu’une copie d’une copie d’une copie
[moustyk]
yo, yo
sur la route du sommeil mes deux yeux jouent aux plein phares
mon teint tourne au blafard, mon humeur goûte aux cafards
je vis un putain de cauchemar et je n’ai aucun repère sur place
tant que mon sommeil profond refuse de refaire surface
la nuit je développe des obscures idées
arrivées à maturité, les poignées ne sont plus en sécurité
je noircis le tableau pour votre incrédulité
tant que pendant des mois t’as pas dormi, t’en as aucune idée
enfermé dans une fatigue éternelle, j’ai pris perpét’
même mon psy est perplexe et donc il perpètre
ses ordonnances mortifères de cachets prolifèrent
même quand je vocifère que j’ai couché ses somnifères
alors ouais t’es sympa, tu te montres solidaire, mais
ne partage pas tes recettes de grand-mère à base de jus de conifère
car l’épuis-m-nt multiplie les pensées génocidaires
je vais leur régler leur compte à tous ces apothicaires
j’ai plus de temps à perde ok, pour faire péter le loquet
j’ai tellement loupé le train du sommeil je suis bloqué sur le quai
quand je vois les valises sous mes yeux, je rêve de me faire la malle
en gardant mes angoisses sous l’essieu là c’est l’escalade
dans ma tête rien ne tourne rond, j’ai des pensées pas nettes
dans mon lit je tourne en rond et je concurrence la planète
et je vide quelques canettes jusqu’à ce que la maison bouge
puis je me synchronise en comptant les minutes sur les néons rouge
je suis pas sûr de trouver la paix même seul sur un îlot
j’imagine morse et manchot, je vois la vénus de milo
et le peu que je rêve c’est d’avoir la force d’un poussin
quand je [?] d’impuissance, en fait je [?]
je compte les moutons tous, tous azimuts
je crois que ces bouffons me bizutent comme un certain paul bism-th
alors j’élabore des plans d’assassinat
mais même dans ma tête ça tourne à la bérézina
mon cerveau chauffe trop, le stress est son bec bunsen
pour éviter les sueurs froides j’avale quelques benzos qui me mettent bien zen
me casser pas les couilles en parlant de camisole chimique
rien n’isole plus que les absences de tes parties oniriques
me voilà terrifié à l’idée de répéter le schéma paternel
peut-être bien ravi d’avoir rejoint l’éternel
je suis seul dans ma bulle, pire qu’avant
j’ai peur de devenir un somnambule permanent
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