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letra de affamé #2 : 21 - zamdane

[couplet unique]
au point où j’en suis, j’ai plus rien à perdre ; fauché, j’ressors seul du casino
j’réponds pas au tel quand ces chiens m’appellent ; bientôt, c’rap de merde, il est quasi nôtre
on paiera nos fautes sûrement bien après, soit en cash, soit en chèque mais jamais en nature
fais gaffe à ta sœur, elle fait bien la scène, le soir, ton pote la ramène en voiture
et c’est vrai qu’tous les jours, c’est la merde, j’parle pas d’argent : c’est un dilemme de riche
tant qu’j’ai du bon sh-t et d’la weed, j’fais le pitre, j’t’ai donné l’meilleur mais tu kiffais le pire
pardonnez-moi si j’ai tort, pardonnez-moi si j’ai menti un jour, j’fais que courir après l’or pour pouvoir -ssumer mon fils un jour
j’veux partir d’l’avant mais bon, tout m’effraie, le jour où j’le ferai, j’le f’rai pour mes frères
j’ai quitté mon quartier en pleurant, grâce à dieu, demain, j’ai la côte comme la tour eiffel
tu racontes des trucs mais bon tout est faux, fais pas genre t’as souffert ou t’as taffé
on t’baise tes grands morts, on salue même pas le tatami, comme ça qu’chez moi, j’fais du karaté
ils ont pas d’cerveau, c’est d’la mayonnaise, qu’est-ce qu’ils donneraient pas pour une vie de rêve ?
mes larmes, y’a qu’le temps qui les figera donc j’côtoie les diables et je prie le ciel
ils croient toujours pas en mon talent, “ayoub le rap, c’est qu’un temps tu sais ?”
tu peux pas comprendre, avant, j’voyais rien, ça m’a rendu la vue comme un don du ciel
à chaque lune, j’me vois traîner dans des endroits que j’connais bien
sale pute, j’peux pas t’aimer si tu m’as montré c’que tu n’es pas
j’ai que ma foi pour m’sauver, quand j’suis au fond, que j’suis déboussolé
ouais, vrai que ce rap m’a sali, quand tout est noir, je vole des bouts d’soleil
moi ? dès j’suis bourré ouais, j’fais bien le cancre, c’est l’vide dans ma tête et j’vois rien devant
tu veux ma paye ou tu veux ma peau ? si tu veux ma peau, j’suis pas bien dedans
l’impression que j’raconte les mêmes choses, que partout autour c’est les mêmes cycles
tes rappeurs ont lâchés la même chi-sse, ils ont tous sucé pour la même li-sse
donne-moi du temps et j’t’en fais de l’or, on a rien accompli, on se développe
c’est pour l’argent, les couilles nous qu’on aime l’homme ; bâtard, raconte pas chez toi ce qui se sait dehors
dix dans ma tête veulent d’la maille, j’essaye d’les calmer, ils ont mal, j’sais pas quoi dire
on finira blindés, on finira moisis, jet privé garé à roissy
m-rs-ille, c’est hard mais c’est pas gotham, on peut s’aimer même si on n’est pas d’accord
j’voulais l’paradis mais j’trouve pas sa porte, j’voulais m’donner à balle mais j’trouve pas la bonne
pour grandir faut manger des céréales, j’vis ma vie à fond, j’me dis qu’c’est réel
six chiffres sur le compte et j’peux rester zen, la hess, tu la sens quand c’est cérébral
papa m’a dit : “fiston, serre les bras”, ça fait vingt ans maintenant qu’j’fais des cauchemars
on s’est cherché sa mère, des années amères, mais s’trouver c’est la merde, c’est comme l’eau de mars
f-ck festina, j’veux une audemar, avant ça, j’voudrais bien tailler autre part
on est partis d’en bas comme des moins que rien pour finir à table dans des restos haut de gamme
j’veux pas les restes, j’veux le plat du chef, dis-lui c’que j’préfère, c’est le goût du risque
soit tu t’prends la balle, tu crèves ou tu tires donc en face d’la cage, j’mets un plat du ied-p
y a qu’la juge et dieu qu’ont un vrai pouvoir, choisis bien quel chemin tu vas prendre
si tu prends le bon, ça va t’émouvoir, si tu prends le mauvais, tu l’apprends
hamdoulah, j’ai l’baccalauréat, pas pour autant que j’m’endors sur mes lauriers
si j’fais du rap, c’est que l’or y est, jamais j’irai chercher du taf à l’oréal
pour finir, j’dirais qu’j’ai mon auréole, j’ai les pieds sur terre quand j’dois voler haut
qu’est-ce que j’suis aujourd’hui ? qu’est-ce qu’je s’rai demain ? mon cœur et ma tête font un rodéo

- zamdane

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