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letra de 10ème étage - ypsos

[couplet 1]
au balcon sous le toit du monde au 10ème étage
à l’époque où j’sortais sans cleaner mes sappes
toujours alertes il existait des parcs
on vidait les packs du haut d’la plus haute tour
et on va plus aux cours
on pense qu’à piner des chattes, empiler des li-sses
on touche le ciel, rien à foutre de viser les charts
demain j’ai bac de philo
là-bas ça crame un dernier joint et ça parle de kilo
comme un tas de minos
on veut partir loin quitter ces salles
z’endroits où on a grandit pour éviter les flammes
car avec le sourire on vivait les drames
on en riait des fois, tard le soir comme si c’était des blagues
les grands mettaient des claques
à chaque hall, on payait des taxes
survet’ dans les chaussettes, on essayait d’être cl-sse
j’sais pas si c’était ma phase favorite
à la radio y’a “i got 5 on it”
est-ce l’habitude ou la l-ssitude
qui nous fait monter ici prendre de l’alt-tude ?
on quitte le franc, dur de dire qu’on a plus d’euro
l’avenir ce soir c’est l’ghetto vu de haut
bref, des trucs de mômes
tu grandis et tu la fermes quand devant la mort t’es blême, tu n’as plus de mots
pour ceux qui sont partis au-delà du 10ème étage
quand j’y pense ça fait vibrer mes pages

[refrain]
au 10ème étage (x4)
au 10ème étage (x4)
au 10ème étage (x3)
au dessus des nuages
au 10ème étage

[interlude]
– j’habite l’étage au dessus et j’entend absolument tout ce que vous dites. vous marchez, vous ouvrez tous vos meubles, vous ne laissez rien à la même place… c’est intolérable
– la locataire d’avant s’est jetée par la fenêtre, ahahahahahah
(cris)

[couplet 2]
j’ai entendu dire qu’à la campagne c’était la même
pire, qu’y a des abris-bus où on se cherchait la veine
dans le noir, dur de trouver sa voie
dans un monde de dingue où les poulets aboient
du haut de ces 25 mètres, tout est à moi
on p-sse nos journées à trois
les gens demandent “vous jouez à quoi ?” on s’emmerde
certains crèvent de faim, nous on est des gâtés
aux premières loges -ssis pour voir le monde se dégrader
jeunes on a fait des erreurs
quelques culs de joint, les fantômes de nos prédécesseurs qui ont traîné des heures
en groupe t’apprends à gérer les pleurs
quand un jeune meurt à resserrer les cœurs
vision d’épervier, mate tes billets d’un air niais
relance pas la minuterie de peur de t’faire griller
ça y est j’ai fini ma canette, cramé ma weed
le suicide est lancé, pire quand il est rapide
insultant pour eux d’avancer sans kiffer la vie
d’atteindre des sommets sans viser la cible
ça r-ssure de s’dire qu’ils sont pas très loin d’nous
qu’on les attend juste à l’étage du dessous
à moins qu’ce soit le contraire
comme quand une mère pleure dans les bras d’son fils en disant “prend soin d’ton père”
des cauchemars remplis de film gore
puisque dans chaque jour y’a une pet-te mort
pour certains, c’est rien, ça cicatrise
d’autres ça les envoie loin en psychiatrie
ou rejoindre leur pet-te amie rêvant d’île paradisiaque et de vie facile
loin des pluies acides, des bruits d’la ville qui brisent la meule des portes-feuilles qui se dilapident
j’suis au 10ème étage, pas au 7ème ciel
retour au réel, la descente est si rapide

[refrain]
au 10ème étage (x4)
au 10ème étage (x4)
au 10ème étage (x3)
au dessus des nuages
au 10ème étage

- ypsos

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