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letra de l'enfant - yazou

[intro]
640 millions d’enfants n’ont pas de logement adéquat
400 millions d’enfants n’ont pas accès à l’eau salubre
240 millions d’enfants ne bénéficient pas de soins de santé
140 millions d’enfants, des filles pour la plupart, ne sont jamais allés à l’école
90 millions d’enfants souffrent de graves privations alimentaires

[couplet 1]
j’ai peur de rien sauf d’la personne qui m’a créé
et des gens qu’j’ai vus la première fois qu’j’ai crié
plus d’lumière, c’est sombre, ici on rêve de briller
toujours pareil, et nos parents s’mettеnt à prier
l’espoir s’fait rare, la chancе s’est embrouillée
une lettre pour dire c’que j’pense avec mon crayon
des vœux, j’en ai plus et ça devient trop chaud
ma vie elle a froid, mes prières la tiennent au chaud
chaque jour j’tiens et mes soucis s’vendent par sachets
mon décor toujours le même, faut qu’tu l’saches
un ballon d’foot et des larmes pour me former
la vie a pris une peine, elle rêve de m’enfermer
trop d’larmes, pris en otage, obligé d’la fermer
j’garde mes yeux ouverts car un jour faudra les fermer
départ lancé mais y a plus d’trophée à emporter
la vie devient plus lourde que quand maman me portait
avec ses problèmes, j’ai su mieux m’comporter
les heures défilent et j’vois qu’c’est important
des fois j’ai faim mais j’tiens en serrant les dents
à l’écoute des frères j’ai fini par avoir le dos
souvent j’en oublie les traits d’mon visage
le ventre vide me côtoie et m’dévisage
la tristesse porte des armes, sans faire semblant
les plus petits reculent et trop d’mains s’mettent à trembler
la dureté d’la vie me trouve beau, elle me drague
l’espoir trop tôt, à côté d’moi j’l’ai vu s’droguer
grâce à dieu j’me redresse, j’suis pas alcoolique
la patience m’a proposé de vivre en coloc’
l’espoir est dans l’coma et on l’réanime mal
j’me sers d’mon veau-cer et d’l’instinct animal
j’étouffe comme ce bébé qui n’est plus allaité
serrer les dents frère, c’est ma spécialité
j’replonge dans ma mémoire et c’est sombre
j’vis dans l’ombre, j’vois qu’on est nombreux
j’fais partie d’ceux qui s’accrochent pour pas morfler
j’vois d’tout, du plus chanceux au plus orphelin
j’suis quelque part au fond d’l’eau et le trésor flotte
et j’découvre cette tristesse que mes yeux reflètent
un fils infernal, oui j’suis trop renfermé
il reste mes prières pour pas trop m’faire mal
[outro]
quoi qu’il arrive, dites hamdoulillah car on n’est pas les plus à plaindre

- yazou

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