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letra de ​​marcel. - wallace cleaver

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[paroles de “.”]

[couplet unique]
, j’me couche en écrivant tout ça : la petite histoire de ma vie de garçon
ils parlent d’argent, de contrats, mais attends, est-ce qu’il comprennent vraiment la violence d’écrire sans jamais vivre sa vie de garçon ?

et tous ces gens sont maintenant là, j’suis plus tout seul mais c’est tout pareil
ils me disent que tout arrive un jour, super, c’est arrivé, ça change pas grand chose, je sais pas comment oublier la casse et ce que les bouts me rappellent
et dans ces moments-là, faut se raccrocher au vrai, aux sourires des gens qu’tu connais pas, aux vinyles qui prennent la poussière, moi maintenant j’suis juste là

j’ai eu raison souvent et j’me suis trompé des fois
j’les ai complètement déformés à force de me ronger les doigts

et j’ai marché dans son cœur, loin, les mains dans les poches
et on a crié pour que le ciel nous épargne jusqu’à ce que nos tympans s’décrochent

“j’vous sers quoi ?”

c’est comme une maison avec les volets fermés, comme une ville sans lampadaires dans laquelle le soleil n’existe plus
comme le réveil les yeux encore fermés
comme rêver de rêver

c’est une page blanche sur laquelle il faut écrire une vie, toi, tu décides de colorier
et dans quarante secondes, peut-être que tout disparaîtra, pour reprendre ensuite
c’est comme tout, c’est comme ça, c’est comme vous, c’est comme moi
je sais où est mon âme : en fuite
on a trouvé de l’amour au milieu de la tempête, sans savoir si on pouvait rentrer au port
on vit, on pense et avant de crever on enquête en haut de la falaise sans savoir si on danserait au bord
on en veut qu’aux personnes qu’on aime encore
et on mange avec les loups, et on traîne avec les chiens

donc raccorde l’éch-lle et fais un nœud

et les peines, on n’a pas tous les mêmes
moi aussi un jour j’ai pensé que je pouvais aimer pour deux
ça m’a au moins appris qu’on ne peut pas avoir tout ce qu’on veut
et finalement, j’suis comme le gars qui est tatoué sur mon cou
en équilibre sur quatorze chaises, un faux mouvement et je mourrais sur le coup
mais bon, on tente
elle est partie un jeudi, encore faut-il savoir lequel
on peut s’parler de ce qu’on a dans le cœur, encore faut-il avoir le même

et c’qu’ils comprennent pas c’est qu’ils parlent à un réincarné

et la vraie mort c’est peut-être quand il y a trop de vie, quand tu sautes, tu sautes, tu sautes et qu’il n’y a aucun saut qui te blesse

et j’suis pas fait pour ça, donc j’arrêterai vite et bien
un jour, je partirai, comme je suis venu, c’est-à-dire que je ne dirai rien
et je serais bien le jour où “demain” prendra le sens de “peut-être que si”

[outro : wallace cleaver, marcel]
– raconte, hein
– [?] on avait appelé, on les avait… après la guerre, c’est eux qu’on les avaient là… les prisonniers avant, pendant la guerre, c’était les français qui étaient là-bas, ils étaient prisonniers
– mais pourquoi ils sont venus ici ? ici, aux grands champs
– ils sont venus parce qu’on les avait occupé, fallait… les prisonniers, fallait que la guerre se finisse, tant qu’on les a pas libéré, on les gardait, c’est pas une prison
– nan mais, ici ?
– ici à [?]

– ah ok, bello che mi, bello che mi scambi per charly, grazie. grazie, nonna, grazie mille

– oui mon p’tit-fils chéri, j’viens d’avoir ta grand-mère, en gros elle m’a dit… ils s’en doutent parce qu’elle m’en avait parlé y a un p’tit moment, que . et j’voulais t’embrasser très fort comme sur la photo qu’j’ai en face de moi dans ma chambre, où j’te fais un gros bisou avec mes bras autour de ton cou parce que j’suis très ému d’savoir ça, voilà. en plus de la fierté qu’je ressens, que mon p’tit-fils en soit là, j’aurai voulu qu’tu m’expliques un p’tit peu comment ça s’est passé pour qu’t’en arrives là. voilà, j’suis très fier de toi mon grand, bisou

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