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letra de l'hiver - vîrus

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merde ! vl’à l’hiver et ses dur’tés !
merde ! vl’à l’hiver et ses dur’tés !
merde ! vl’à l’hiver et ses dur’tés !
merde ! vl’à l’hiver et ses dur’tés !
vl’à l’ moment de n’pus s’ mettre à poils:
vl’à le qu’ ceuss’ qui tiennent la queue d’la poêle
dans l’ midi vont s’ carapater !
vl’à l’ temps ousque
les borgeois l’ soir vont plaind’ les pauvres
au coin du feu … après dîner !

vl’à l’ temps ousque dans la presse
entre un ou deux lanc’ments d’ putains
on va r’ découvrir la détresse
la purée et les purotains !
les journaux, mêm’ ceuss’ qu’à d’ la guigne
vont et’ pleins d’appels larmoyants
pleins d’sanglots … à trois sous la ligne !
c’ qui va s’en évader des larmes !
en couler d’ la piquié !
plaind’ les pauvres c’est comm’ vfendr’ ses charmes
c’est un vrai commerce, un méquier !
on n’est pas m-ff’ en france
on n’ s’occup’ que des malheureux
et boum ! la bienfaisance
bat l’tambour su’ les ventres creux !
l’hiver, les murs sont pleins d’affiches
pour fêt’s de charité
car pour nous s’courir, eul’ mond’ riche
faut qu’y gambille à not’ santé !
grâce à la misère
on rigol’ pendant la saison
faut qu’y viv’nt les rastaqoères
et faut ben qu’y r’dor’nt leurs blasons !
qu’ceux d’ la politique
y s’ gagn’nt eun’ popularité !
pour ça, l’ moyen l’ pus pratique
c’est d’ chialer su’ la pauvreté
moi je dirai: “quiens, gn’a du bon ! ”
l’jour où je verrais soicalisses
et royalisses
tomber d’ faim dans l’ palais-bourbon

merde ! vl’à l’hiver et ses dur’tés ! (x4)
car tout l’ mond’ parl’ de pauvreté
d’eun magnèr magnifique et ample
vrai de vrai y a d’ quoi en roter
mais personn’ veut prêcher d’exemple

ainsi: r’gardez les empoyés
(ceux d’l’-ssisstance évidemment)
qui n’-ssisstent qu’aux enterr’ments
des pauvr’s qui paient paas leur loyer !
pis contemplons les artisses
peint’s, poét’s ou écrivains
car ceuss qui font des sujets trisses
nag’nt dans la gloire et les bons vins !
pour eux, les pauvr’s, c’est eun’ bath chose
un filon, eun mine à boulots
ça s’ met en dram’s, en vers, en prose
et ça fait fair’ de chouett’s tableaux !
oui, j’ai r’marqué, mais j’ai p’têt’ tort
qu’ceux qui s’font “nos interprêtes”
en geignant su’ not’ triste sort
se r’tir’nt tous après fortun’ faite !
ainsi, t’nez, en littérature
nous avons not’ victor hugo
qui a tiré des mendigots
d’ quoi caser sa progéniture !
en peinture, gn’y a z’un troupeau
qui gagn” la forte somme
a nous peind’ pus tocs que nous sommes:
les poux aussi viv’nt de not’ peau !
l’en faut, des pauvr’s c’est nécéssaire
qu’ tout un chacun s’exerce
si y gn’avait pus d’ misère
ça pourrait bien ruiner l’ commerce
mais, j’vas vous dir’ mon sentiment:
c’est trop d’hypocrisie
plaindr” les pauvr’s -ssurément
ça rapport pus qu’ la poésie:

merd’ ! vl’à l’hiver et ses dur’tés (x4)

je l’ prouv’ c’est du pain -ssuré
et quant aux pauvr’s, y n’ont qu’à s’taire
l’jour ou gn’en aurit pus su’ terre
bien des gens s’raient dans la purée !

soit ! – mais, moi, j’ vas sortir d’ mon antre
avec le coeur et l’estomac
plein d’soupirs … et d’ fumée d’ tabac
(pas d’ quoi fair’ la dans’ du ventre !)
j’en ai soupé de n’ pas briffer
d’êt de ceuss’ -ssez … pantoufles
pour infuser dans mistoufle
quand… gn’a des moyens d’ se r’biffer
gn’a trop longtemps que j’ me balade
la nuit, le jour, sans toi, sans rien
(l’excès mêm’ de marmelade a fait s’trotter mon ang’ gardien !)
eh donc ! tout seul, j’ lèv’ mon drapeau
va falloir tâcher d’êt’ sincère
en disant l’ vrai coup d’ la misère
au moins, j’aurai payé d’ ma peau !
souffrant pis qu’ les malheureux
parc’ que pus sensible et nerveux
je peux pas m’ faire à supporter
mes douleurs et ma pauvreté
oh ! ça n’ s’ra pas comm’ les vidés
qui, bien nourris, parl’nt de nos loques
faut qu’ j’écriv’ mes “soliloques” :
moi aussi, j’en ai des idées !

je veux pus êt’ des écrasés
d’ la société contemporaine
j’ vas dir’ les maux, les pleurs, les haines
d’ ceuss’ qui s’apell’nt “civilisés” !
et qu’on m’tue ou qu’ j’aille en prison
j’ m’en fous, je n’ connais pus d’ contraintes: j’ suis l’homm’ modern”. qui pouss’ sa plainte
et vous savez ben qu’ j’ai raison !

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