letra de le temps d'un hiver - vii
[intro]
seulement fuir la misère le temps d’un hiver
[couplet 1]
quand la faim t’importune, il n’y a pas de pain dur
masqué l’infortune sous des coups de peinture
se serrer la ceinture, cette vie c’est la nôtre
je reste un enfant pas vraiment comme les autres
honnête est ma famille, je ne baisse pas les yeux
nous ne faisons partie d’aucun réseau mafieux
sous mon foulard pailleté, les mains sur le chauff-ge
décembre et pauvreté ne font pas bon ménage
étrangement souvent, le malheur rend lucide
m’aperçois constamment de la peur qu’on suscite
lorsqu’ils nous diabolisent, nous toisent avec honte
pour eux on symbolise toute la misère du monde
mendier pour des centimes, piocher dans les ordures
dénouement n’est pas vice mais les regards sont durs
je patiente imp-ssible, leur visage en dit long
invisible dans mon survêtement de nylon
un accordéon, des chansons d’autrefois
sous un pont du périph’ loin des rues de sofia
harcelé par le froid, ils ne prennent pas de gants
quand la police française vient pour raser nos camps
[refrain]
un morceau de soleil, un espoir éphémère
seulement fuir la misère le temps d’un hiver
pet-te fille venue de bulgarie
ici comme ailleurs je n’ai droit qu’au mépris
un morceau de soleil, un espoir éphémère
seulement fuir la misère le temps d’un hiver
quelques airs de violon sous la tôle ondulée
entre toiles et cartons nous voir déambuler
[couplet 2]
en temps d’austérité le rejet fait recette
ici des ministres nous ch-ssent comme des bêtes
on nous traîne dans la boue à la une des journaux
ne rêve pas d’opulence mais d’un nouveau manteau
sous de longs cheveux noirs, ma figure juvénile
dans notre bidonville, sans état civil
fillette aux yeux verts, à la peau teintée d’or
l’enfer est temporaire, la foi nous réconforte
nous sommes toujours la cible d’images éculées
le maire de ma ville voudrait nous voir brûler
galeux de notre époque, on demeure un mystère
les d-mnés de l’europe comme seul bouc-émissaire
expulsés comme des pestiférés
si loin du quotidien de leur jeunesse dorée
notre seule présence engendre la colère
c’est dans l’indiffère ce que l’on vit nos calvaires
mauvaise conseillère, la crainte est de mise
éternel itinérance en terre promise
les gens biens nous maudissent mais j’en ai l’habitude
je m’appelle alice et rêve de canicule
[refrain x2]
[outro]
j’aurais voulu la france, celle qui t’accueille
pas celle qui n’avance seulement que pour sa gueule
on brûle les villages des roms
on vit encore moins bien que des sauvages
on les empêche de vivre
on sait plus quoi faire dans cet endroit misèrable
nous ne sommes pas là pour accueillir ces populations
et il faut les renvoyer chez eux
les roms ont vocation à rester dans leur pays et à s’y intégrer, là-bas
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