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letra de mon mandat - tiers monde

[couplet 1]
nos gosses traînent dans des blocks obscènes
poussent à peine qu’on leur tend des grosses peines
aux -ssises c’est le gospel
nos mères pleurent des fontaines de mètre cubes en centaine
séparées au scalpel de leur fils
quel juge verrait un khlel comme son fils ?
quel magistrat ne mêle pas couleur et coupable ?
il n’y a pas de vrai procès équitable
ils parlent des droits de l’homme et lisent nos courriers
moi je dis que les pénitenciers ont un goût de négrier
l’acier remplace les fouets
les promenades les cotonniers
comme chant d’esclaves c’est du rap chantonné
une vie dans un pays
qui isole les ghettos
qui construit des taules quand il faut des hôpitaux
qui ordonne aux parents d’éduquer sans frapper
puis viennent chez toi matraquer du benjamin au cadet
faut arrêter d’accuser les mères de merdeux
on est élevés par l’école jusqu’à bac moins 2
la prison c’est une entreprise ou un concert
tu tombes, ça marche mieux quand l’etat fait salle comble
les juges ces sales cons n’écoutent pas ce qu’on raconte
ecroués, mandat de dépot, ça sert à que dalle que tu contres
ca sert à que dalle que tu comptes sur tes potes
deux trois mandats de ces fiottes puis dans leur coeur tu décotes
revenons à ce qui nous met en hess
est-ce plus facile d’incarcérer ou de comprendre la jeunesse ?
est-ce plus facile pour le dealer d’écoper
devant leurs pères sont traités comme des violeurs d’handicapés
nos conditions de vie pas supportables
ici avaient fait de moi un voleur de postes et portables
on fait de nous des débrouillards avec un but précis
des imbéciles qui se foutent du port d’arme

[refrain x2]
alors écoute sale chien
entend sale chien
depuis quand l’être humain se prend pour dieu sale chien ?
injuste sale chien
je t’insulte sale chien

[couplet 2]
ces chiens de la c-sse en ricanent
lorsqu’on rentre au mitard fièrement comme l’a fait hurricane
je pleure des jerricanes sur vos lois de sheytan
mon ethnie coupable entre le marteau et la table
entre le bien et le mal, le choix de mustapha
sait bien qu’on ne devient pas millionnaire avec un bafa
l’animateur devient rabatteur, au pire des cas
je lui souhaite de trouver un bon avocat
l’égalité des chances nous mène au goulag
est-ce un gag ? nous on compte sur monsieur bégag
mes gars s’égarent, s’endurcissent du regard
hagare, car la france les a bien hagare
c’est pas une vie réveillé par les matons
fouillé descendre en promenade puis s’embrouiller
c’est pas une vie de p-sser les fêtes au mitars
oublié, menotté sur un lit d’hôpital
c’est pas une vie d’être en deuil en milieu carcéral
car ils refusent que t’-ssistes aux funérailles
mais bon, dans tes lettres tu te poses des questions
c’est pas une vie, il faut des semaines pour finir une conversation
alors la musculation devient notre hobby
en attendant que l’instruction f-sse la photocopie
nos parents prennent le train comme raccourci
les soucis prennent aussi leur espérance de vie
coïncidence plus t’es blanc plus t’es blanchi
en zone franche, aucun esclave n’est affranchi
l’apartheid dans la tête et dans les esprits
une carte ump dans chaque enveloppe du jury
ils nous emprisonnent pour gagner les élections
une feinte de plus pour stopper la révolution
ils exterminèrent les black panthers avec l’héro et le crack
ils nous auront avec du sh-t et des plaques
et des années de prison
demande à almamy, sabiro, mamoudou dit “papi”
on ne sait plus ce que veut dire happy
on ne voit plus la vie en rose mais en vert kaki
bi’llhahi, ma mère a beacoup maigri
chaque nuit se réveille réglée comme une minuterie
entre bon ou mauvais juge je ne fais plus le tri
donne des années de prison comme la loterie
moquerie les bons baveux nous mettent en galère
pour un jour à plaider nous prennent un an de salaire
je dis qu’un innocent en prison devient un criminel, c’est clair
un criminel en prison reste un criminel c’est clair

- tiers monde

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