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letra de minorité visible - tiers monde

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[intro]
quand j’ai écrit négatif, ils m’ont pris pour un anti-blanc
si c’était le cas j’aurais quitté le continent
ump j’ai un scoop pour tes militants :
c’n’est pas la couleur qui fait le narco-trafiquant
un blanc pourrait écrire le même texte
un arabe peut écrire le même texte
un asiat’ pourrait écrire le même texte
moi j’te parle de c’que je connais, je suis black à perpèt’

[couplet 1]
ok ! être noir en france, c’est vraiment trop d’soucis:
j’te jure qu’si j’avais un psy, il s’rait en autopsie !
ici, difficile de s’sentir frenchie
car ici t’es toléré qu’à urban peace !
tu n’as rien compris ! ça n’a rien d’factice !
marianne, tes coups de fouets laissent des cicatrices
a s’en sortir, on est un sur dix
injustice: mon père n’a pas qu’un seul fils
on a connu la servitude, le désert d’étude
comment faire des thunes sans numéro d’sécu?
l’histoire se perpétue, y’a longtemps on était rois
j’suis boule à zed’ car on a le cancer de l’emploi
déploie tes ailes en vol pet-te colombe
j’suis une balle perdue, venue de christophe colomb
je suis d’la race, sa race, la plus haïe du monde
même les profs pr-nonçaient mal mon nom
mais sais-tu ce que c’est ? tu n’sais pas c’que ça fait
quand ça parle de vol de se sentir visé
quand ça parle de viol, d’enfants martyrs ou d’taule
j’ai donné des coups de grolles, gardé ma dignité
yeah! dans quel genre de merde on est?
il faut pas s’étonner quand ça va détonner
pour leurs parents j’étais qu’un braqueur d’porte-monnaie
à ça cartoon j’avais un pet-t os dans l’nez
j’te l’dis tout d’suite la maternelle et les khele
c’était auschwitz aucun relationnel ne nait
à part oumar, toufik, les profs, les inst-ts
me donnent le profil de malhonnête
t’es malade ou quoi ? plus rien n’m’amadoue
les beaufs sont fous, croient qu’on s’appelle tous mamadou
leurs gosses relou m’insultent puis se prennent des coups
seul dieu m’protège, aucun marabout
osez causer, dire qu’on a rien à partager
j’ai p-ssé 24 ans dans un lit superposé !
osez dire que l’histoire nous est enseignée
j’croyais qu’un joueur de foot s’ap’lait kunta kinté !
aucun doute, inquiéter l’humanitaire me salit
j’ai faillit haïr les blancs à cause du riz pour la somalie
j’étais un gosse plein de vie
et oui c’gosse est mort tamponné par ce train de vie
je dis que ma life est marquée au fer blanc
retiens qu’j’ai des amis mais aussi des frères blancs
retiens qu’ces liens qu’j’entretiens
retiens bien que si y’a eut de l’esclavage, brav’ et proof n’y sont pour rien
pas question d’m’apitoyer sur mon sort
c’t’une piqûre de rappel qui me dopera le corps
les détracteurs diront “tu vas voir
après c’son il est dev’nu un hitler noir”

[refrain]
dis-moi c’que tu penses ? -dis-moi c’que tu penses ?-
de ma vie ? -est-ce qu’elle est simple ma vie ?-
de mon adolescence -être noir en france, c’est vraiment trop d’soucis yeah!-
dis-moi c’que tu penses ? -dis-moi c’que tu penses ?-
j’aime aussi -l’actualité me fusille, l’autorité me désigne
une personnalité nuisible, minorité visible-

[couplet 2]
j’ai la haine ! t’as vu dans quoi on baigne ?
en france dans l’ghetto, que veut dire adn ?
“alcool, drogue, négro” “arme, dope, négro”
“aucun diplôme, négro” c’est ça qui nous saigne
on est nègres et fiers de l’être
c’est l’illettré qui a bâti ta fac de lettres
tu sais c’que c’est p’têtre? je n’critique pas trop le camp adverse
met un blanc dans mon village ils auraient fait l’inverse
sais-tu c’que c’est grandir hors catégorie?
en vêtements traditionnels, ils r’gardent ma mère comme un ovni
ils pensent qu’on excise nos femmes et nos filles
s-xistes aussi de pères en fils
mais sais-tu c’que c’est, d’faire un taf qu’les autres ont r’fusé ?
dans les hôtels, ram-sser les capotes usagées?
lave les étages, ça s’lit sur leur visage
chez nous les femmes de ménages sont loin d’nicki minaj
alors j’noircis mes pages, boycotté dans chaque branche
même en musique deux noires sont égales à une blanche !
est-ce que tu crois qu’on est parano ?
quand t’as un c.v. d’méd’cin tu finis mécano !
poto ! me demande pas d’préférer la france au bled
tu t’imagines choisir entre ta mère et ton père?
déraciné, mon frère, on m’a dit qu’j’étais d’trop
d’retourner dans mon pays, j’suis r’tourné dans mon ghetto

[refrain]
dis-moi c’que tu penses ? -dis-moi c’que tu penses ?-
de ma vie ? -est-ce qu’elle est simple ma vie ?-
de mon adolescence -être noir en france, c’est vraiment trop d’soucis yeah!-
dis-moi c’que tu penses ? -dis-moi c’que tu penses ?-
j’aime aussi -l’actualité me fusille, l’autorité me désigne
une personnalité nuisible, minorité visible-

[pont]
dis-moi c’que tu penses ?
de ma vie ?
dis-moi c’que tu penses ?
de ma vie ?
déraciné, mon frère, on m’a dit qu’j’étais d’trop
d’retourner dans mon pays, j’suis r’tourné dans mon ghetto

[outro]
quand j’ai écrit négatif, ils m’ont pris pour un anti-blanc
si c’était le cas j’aurais quitté le continent
ump j’ai un scoop pour tes militants :
c’n’est pas la couleur qui fait le narco-trafiquant
un blanc pourrait écrire le même texte
un arabe peut écrire le même texte
un asiat’ pourrait écrire le même texte
moi j’te parle de c’que je connais, je suis noir à perpèt’

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