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letra de dardi man - tetroit

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il fut un temps, si je m’souviens bien
où tout était plus intense, plus soyeux, plus clinquant
même qu’on était joyeux, musique plein les tympans
on savait pas nous qu’on vivait un “fut un temps”
on n’est pas vieux mais on avait pas vingt ans, et je m’souviens
de nos volcom, notre acné, d’nos roulées
nos vins blancs, os alcools, nos apnées
dansant sous le ciel aveuglant
on n’aimait pas le silence on s’comprenait qu’en beuglant
donc on en était là, toi et moi quand on s’est rencontrés
moi, toujours les yeux tournés vers d’autres contrées
toi, un jour, et moi j’t’ai suivie bon gré, mal gré
t’as foncé dans ce tunnel, je t’ai suivie, la gran puta madre
t’es arrivée dans ma vie, t’as mis un sacré foutoir
pourtant j’y avais pas grand chose, madre puta
tu m’as laissé l’oeil sec, les viscères niquées, niquées
j’suis sincère, va t’faire piquer, piquer
y a eu du sang, de la sueur, du sperme, on a taché l’slip
plus on se cognait plus tu m’tâtais le chibre
a peine je suturais mes plaies, tu venais arracher l’fil
trop de choses trop crades, j’veux pas me repasser l’film
histoire sans gloire ni chrome, une mer de glaires, tu crawles
la mort tu frôles, pauv’ bête de foire du trône
ça pouvait pas finir decrescendo
le jour où j’crèverai tu mourras, memento

dardi, dardi man, on n’se quitte plus
dardi azizam
zahri zahri man, on est foutus
zahri azizam

il fut un temps, un temps pas si lointain
je sentais monter la sève, un arbre au printemps
bouillant, à plein temps
quand j’pleurais, ben j’pleurais en trinquant
des appart en plein centre, les lits baisent en grinçant
rentré, quatre heures
ça partait en riz thaï beurre de coco
je marchais pas sur l’eau, je faisais du kite surf
toujours à vélo diguidi-dix doigts dans l’dérailleur
toujours l’sourire au combat comme les derniers guerriers masaï, girl
en moi était le tiger, le diable au corps
seigneur, je les aimais avec l’ardeur du cond-mné avant l’aurore
seigneur, mais cette pute attendait son heure
ne me laissez jamais faire ce que je voudrais lui faire, seigneur
on était qu’des gosses, devant nous la route se pavait d’or blanc
comment, on a pu s’attirer se tirer à bout portant ?
je m’suis pris les pieds dans les lacets de la corde
j’suis tombé comme ces chiens qu’on a chassé de la horde
qui j-ppent et se tordent étrangement
se vengent en mordant
jusqu’au dernier repas, tes morts je mange à pleines dents
j’te parle à l’oreille, pour mieux te cracher les miettes
pour toi que j’vomis ma peine, tu pourras lécher l’assiette
ramène ta haine, ta mère la chienne, c’est mon tour de chant
weinen, klagen sorgen, zagen, je chante bach, c’est ton jour de chance
ta peau baignée de sueur, ton souffle rance
dardi man, j’pourrai plus me passer de ta présence

dardi, dardi man, on n’se quitte plus
dardi azizam
zahri zahri man, on est foutus
zahri azizam

là-dedans c’est la débâcle
ma raison rétrécit
mes tempes battent, battent
mon sang s’épaissit
ça tient du miracle
si j’ai pas déjà déchiré
tout ce que j’ai écrit
qu’on me laisse mourir, sans croix, en paix
pousser mon dernier soupir, en trois fois, sans frais
j’ai déjà commencé de pourrir
dardi azizam, viens
viens m’ensevelir
viens m’ensevelir
viens m’ensevelir

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