letra de monstre et cie - t.i.s
[couplet 1 : hippocampe fou]
sable dans le dos, champagne dans le seau
mon sabre dans le thorax d’un anthropophage
j’bois du jus d’coco dans des coquillages
dors dans un sarcophage encerclé par de gros grillages
j’ai peur d’être attaqué quand je fais la sieste
mon visage est balafré, j’ai connu la peste
on est loin des vacances à la plage
j’ai rejoint cette île effarante à la nage
oui, j’ai fui ce monde rempli
de zombies, de grands tas d’immondices, y songe
tout s’est effondré, il y a vingt-huit ans
impuissant, j’ai regardé ma mère
se faire manger par des centaines de morts-vivants
c’était exorbitant (maman ?)
isolé, je survis au soleil et j’attends
obligé de me suffire à moi-même, c’est navrant
[couplet 2 : moax]
mon destin changea un vendredi soir entre dix et onze
le moment fut noir triste et sombre, j’deale mes ‘ons-s’ tranquille
devant c’bar, un premier zombie en pleine rue
le ventre ouvert, les yeux hors des orbites, j’tombe de haut, ému
par la scène, n’aperçois pas l’second derrière moi
l’esquive d’un poil de ‘ul-c’ grâce au barman et à sa vodka
hop là, roulade à la moax payne, mon cœur s’emballe
attrape un tesson d”teille et t’choppe ça
à la gorge, saigne, frappe partout où j’peux
j’ai pris la fuite ce jour-là, depuis, mes potes se nomment whisky-cola
j’suis devenu un bouseux armé jusqu’aux dents
pendant un moment, j’étais lié à un groupe de gens
même ma famille fut dévorée dès les premières semaines
on a perdu les trois-quarts de l’équipe en une saison
seule, j’traîne, gueule, peine à trouver d’la graille
la chair humaine n’est pas si mal, frère, plus d’raison
[couplet 3 : t.i.s]
moi, j’suis seul parmi les monstres, et le seul gars qui dénonce
le linceul où glisse le monde, la noirceur qui risque de plomber
l’atmosphère d’jà grise et sombre, ouais, j’suis seul contre tous
et, sur le seuil, j’te repousse car, sans vouloir mépriser l’autre
je m’isole, deviens ouf, et fais ma place parmi les ombres
crée une bad combinaison, déraison, manque de souffle
enfermé dans ma p’t-te maison, toujours vivant tant qu’je souffre
constamment au bord du gouffre et sous une incessante pression
j’parle pas avec dérision, en mission dès qu’la porte s’ouvre
avancer dans c’monde de sourds est ma toute première ambition
j’me pose pas dix mille questions, car la seule réponse que j’trouve
est qu’il faut survivre en eaux troubles, et marcher en toute discrétion
réalité ou fiction ? j’ai l’impression qu’on s’engouffre
dans un tunnel qui sent l’souffre et, sans y voir de direction
moi, j’ai l’intime conviction, que, tous ensemble, on s’étouffe
et qu’il faut vivre seul et c’est tout, ouais, c’est mon unique solution (face aux monstres)
[couplet 4 : walter]
j’ai besoin d’cet outil planqué dans l’garage mais comment l’atteindre ?
mon jardin est infesté d’mecs à trois jambes
j’en ai dessoudé un, puis deux, puis cinquante-quatre, j’m’en rappelle
au trentième, j’n’avais qu’vingt-trois ans
belle journée mémorable, j’ai dû étouffer mon p’t-t frère
avant qu’sa morsure n’atteigne mes artères fémorales
oui, c’est dur, ma mère y tenait, à c’mioche, elle a pas fait long feu
une fois des leurs, j’ai dû la finir à la pioche
à présent, j’suis rodé (c’est sûr), limite, je trouve ça cool
qu’on n’s’accouple plus, qu’on puisse couper des têtes
qu’on s’saoule au sang d’zombie coupé à une flotte virusée
maintenant qu’on n’bouffe plus trop, j’ai arrêté d’mouler des cakes
aussi, j’aime recevoir des invités, oui, j’suis plus cool qu’avant
si tu as froid, je t’en prie, viens te réchauffer
j’allume le four (chut), ne dis rien, sachant qu’je tiens l’fusil
approche, l’ami, qu’j’puisse te désosser easy
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