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letra de enfance déracinée - sultan

[couplet 1: sultan]
a beaucoup de médias, d’artistes ma vie a inspirée
j’suis plus trop en entier parce-que mon enfance s’est faite déchirée
j’ai appris, à devenir moi-même, une arme, j’ai vécu le drame, y’avais personne pour sécher mes larmes
j’ai, toujours pris sur moi, jusqu’à ne plus rien avoir, ni peur ni amour, ni ambition pas même un espoir
j’n’ai plus de repères, qui sais plus rien je ne perd, depuis qu’il a levé la main celui que j’appelai “père”
papa était souvent sous tise jamais faisait la bise, serrait des poings même dans le box face aux juges aux -ssises
et son enfermement me laissa un goût amer, pas parce-que je l’aime, parce-que c’est lui qui tua ma mère
je vois noir de vengeance, elle m’apaise par leur sentence
tant qu’il est en vie, la mienne ne prendra jamais de sens
tu m’entends? c’n’est pas à moi d’avoir des remords
j’ai 16 ans et j’désirerais sa mise à mort

[jessie]
j’ai rêvé, que l’on pouvait, oublier, tout de notre enfance
la vie serait, faite d’amour, sans la haine et loin de la souffrance

[couplet 2: sultan]
a beaucoup de médias, d’artistes ma vie a inspirée
j’suis plus trop en entier parce-que mon enfance s’est faite déchirée
ma maman, m’éleva un peu et m’abandonna
fan de madonna et des substances comme maradona
la journée, elle était là, prenait soin de moi
tous les soirs, elle s’en alla après s’être vé-la
jusqu’au jour, où elle n’a plus franchit la porte, où des adultes me disent ma p’t-te ‘faut que tu sois forte
ta maman est partie avec un client riche la chute
c’est qu’on parle de client car je suis une fille de pute
et mon père, y’en a pas
j’suis issue d’une p-sse
elle crève, dans mes rêves, j’lui souhaite juste d’avoir le p-ss’
pour être franche, j’ai dû retrousser mes manches
adoptée par des anglais j’ai dû, traverser la manche
tu m’entends, c’est pas à moi d’avoir des remords
j’ai 18 ans et aujourd’hui ça va j’m’en sort

[jessie]
j’ai rêvé, que l’on pouvait, oublier tout de notre enfance
la vie serait, pleine d’amour, sans la haine et loin de la souffrance

j’me réveille quasi toutes les heures
toujours les mêmes images, j’ai peur
je marche, je shoote dans les cailloux
rien ne m’étonne, les gens me dégoûtent
on m’disais “rentre chez toi, ta mère s’inquiète”, mais si j’fugué c’est qu’il y avais un mal-être
j’m’attache à rien, je créé mes valeurs, j’sais pas c’que c’est être bien j’avance tout en douleur
n’me parlez pas d’amour et de sentiments, j’ai perdu toutes émotions à mes 13 ans
rendez-moi mon insouciance, celle qu’on m’a volé quand j’étais enfant
j’aimerai effacer de ma mémoire, une bonne partie de mon histoire, je n’supporte pas qu’on me touche, je n’peut plus respirer le mal m’étouffe!

j’ai rêvé, que l’on pouvait, oublier tout de notre enfance
la vie serait, plein d’amour, sans la haine et loin de la souffrance

[sultan]
ok. dédicacé à ceux et celles qui ont eu une enfance difficile
jessie jam, k!llaz à la prod
le cercle des incompris
parce-qu’on n’est pas tous nés dans la soie, on fait avec c’qu’on a
c’est c’qu’on appelle le “mektoub”

- sultan

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