letra de kader - spoke orkestra
a 8 ans, kader met les jupes de ses sœurs, les foulards de sa mère devant le miroir ébréché de la salle de bains, il p-sse des heures à s’admirer
se demande s’il sera un jour la plus belle pour aller glander
il reste sur la touche quand les copains lui proposent d’aller taper la balle, les phases de jeu l’ennuient
mais en amateur, il apprécie, les shorts au vent, les mollets qui s’agitent, les épaules en sueur
but ! il explose de joie quand le ballon touche le fond et que les corps se serrent
solitaire, il observe les filles, sauter vers le paradis sur des cases dessinées à la craie et tend l’oreille sans mot dire pour écouter leurs secrets
il laisse les bambins se divertir
cow-boys contre indiens ou jeux de guerre
lui, même pour rire, il ne veut pas mourir kader
les volets s’ouvrent, les langues claquent, les volets claquent, les bouches s’ouvrent
on dit que kader échange ses fournitures scolaires contre des poupées et des cerceaux
« laisse pas traîner ton fils, si tu veux pas qu’il finisse puceau » répètent les matrones aux parents de kader
message reçu cinq sur cinq message reçu
sous les flashs des gifles kader répond à la question de son père
“t’es un garçon oui ou non ?”
t’es un garçon
on parle de toi dans tout le quartier avec tes jouets et ces déguis-m-nts
t’es un garçon
que j’entende plus de « demoiselle » dans la bouche des gens
t’es un garçon
frère, futur mari et père
c’est clair
t’es un garçon
a 19 ans, kader a reçu tellement de coups, qu’il plus de blancs que de sourcils au-dessus de ses paupières
a la maison, on ne parle pas à, on ne regarde plus, on ne touche jamais cette honte de la famille qui déteste les pantalons à pince et cache sous son lit une guêpière
dehors, ceux avec qui il n’a pas grandi crache de dégoût par terre ou se mettent à siffler à chaque sortie de kader
chacun du plus gras ou plus fin y va de son commentaire
« pét-sse », « salope à moustache » « mon mignon ton pet-t trou est tellement profond que tu pourrais y construire un igloo »
même les barbus prennent un air sévère pour démontrer à kader qu’il doit se repentir par la prière d’être monté à l’envers
des tags à la bombe noire dans les cages d’escalier viennent grossir le trait
désormais tous les résidents savent que kader est un pd
et les soirs d’ennui et les jours de colère, il n’est pas rare de voir sa tête vaciller sous les coups de certains locataires
génération nique ta mère, la bouche pleine de hardcore à condition qu’il soit synonyme de similaire
toute la journée s’excitent sur place font résonner les b-sses
mais qu’est-ce, mais qu’est-ce qu’on attend pour foutre sur kader
en campant sur leurs positions, les murs de la cité conservent la moulure de leurs dos si l’on y prête attention
les yeux fermés kader sait que ces démonstrations sonnent comme autant de publicités mensongères
car lors de ses virées au bois, il n’est pas rare de voir des lascars de cette trempe-là faire la queue devant des roulottes pour expurger leur hargne avec des hommes dans leurs bolides dernier cri immatriculés 9-3
et un jour, on l’a plus vu dandiner du cul kader
un jour, il est parti kader
parce que sans rire, il ne veut pas mourir kader
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