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letra de chats noirs - sinik

[refrain]
on se lève pour aller gratter, on est traqué par les soucis
conscient que notre avenir: nous met des coups de pompe !
se remémore ce qu’on a raté, c’est clair la vie nous bousille
normal: on a la vie de monsieur tout le monde !
on joue le rôle du père ou du re-fré completement noyé
regarde on est du-per: chez nous le doute monte !
c’est pas nos pères qui paient nos loyers, c’est clair la vie nous tourmente
normal: on a la vie de monsieur tout le monde !

[couplet 1]
prend le métro qui part à 6 heures, j’conduis des bus
aux ulis j’ai la misère du monde en plein mon rétroviseur
j’arpente la ligne de bus, game over
epuisé que des gamins me disent “chaffeur arrête-toi fils de pute !”
mais je n’ai pas le choix, puisqu’on s’dit tout
il m’faut du fric alors j’avance là où les flics font demi-tour !
une boule de stress dans l’bide, j’ai la flème tans pis !
j’conduis le bus de la folie comme ben affleck dans “speed”
au fond les jeunes fument, s’amusent à cracher
sans faire de surenchères ici l’enfer est sur mon trajet !
rincé j’finis mes journées, me dis “demain ça va changé”
pourtant y a que la roue d’mon bus que j’ai vu tourner
seul je roule ma bosse, la vie est dure mais tout va bien
tant que je rentre faire un bisou sur les deux joues d’ma gosse
j’enchaîne les belles prières, et la routine me fout la haine !
ça pue la merde ! parce que demain sera la même qu’hier

[couplet 2]
à 22 ans il vit au foyer, sonacotra noyé
dans de l’alcool aucun taf aucun contrat broyé
par le système hé ouais ! il a du prendre des pans-m-nts
pour lui l’europe était une rampe de lancement
motivé, il y croyait mais franchement !
ignorant tout des étrangers que l’on regarde étrangement
il a, vite pigé: ses origines sont maliennes
que tu sois beurre français ou black tu leur fais peur comme alien
une poisse de fils de pute ! putain !
qu’est-ce tu veux qu’il disent ? regarde-le: à 22 ans il en fait 10 de plus
zéro salaire mais il galère dans la ville
les fesses à l’air il se maintient comme “un indien dans la ville”
le directeur d’auchan, lui a dit “mec tu seras pris
avec ton look un peu rappeur tu feras peur aux gens !”
la vie d’un jeune paumé, venu du bled affolé
voulant reprendre ce que la france a volée !

[couplet 3]
ancien braqueur au style de racaille: appellez moi fabrice
les baïls c’était du genre: “faut que la banque cède à mes caprices !”
ma vie, une cicatrice j’ai eu mon fils et j’me suis rangé
faut dire, que j’ai mangé
maintenant je n’ai, presque plus rien une fois les factures payées
tu rentres pas dans la droiture avec une voiture bélier, yeah
je marche sur un fil, la rue t’encule en principe
voici l’histoire d’un funambule en fin d’cycle
utiliser comme un pion
travailler me fais chier on appelle ça gagner sa vie à la sueur de son fion
une vie de dingue où j’étais, louche voire provoquant
depuis finit les flingues maintenant c’est couche square toboggan

monsieur tout le monde
monsieur tout le monde
…

- sinik

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