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letra de peyen - enfants soldés - seppuku lyrical

enfants soldes

peyen

aujourd’hui j’ai 18 ans comme si j’en avais 40
le corps couvert de cicatrices et le cœur de plaies béantes
que je n’arrive plus à cicatriser
depuis ce jour sordide où sous mes yeux en larmes
ma famille s’est fait décimer, décidemment
j’deviens dément avec cette violence
car c’est elle qui m’berce et ça depuis ma plus tendre enfance
tous les jours je m’enfonce un p’tit peu plus dans la folie
car mon quotidien c’est : viols, pillages, tortures et tueries
oui c’est ça mon pays, obligé d’faire avec
car chez nous ceux qui survivent
sont ceux qui appuient sur la gâchette
idées noires et yeux rouges, j’suis toujours sous blanche
prêt à mourir au combat, il ne faut surtout pas qu’je flanche
ma kalash c’est ma compagne, toujours à mes côtés
c’est elle qui m’accompagne, impossible de la boycotter
dans un conflit permanent dont les causes m’échappent
j’n’ai jamais eu l’choix, putain ! il a toujours fallu que j’me batte…
moi je n’joue pas au ballon mais avec des balles, celles qui font mal
avec mon arme, j’enlève ton âme
quand est-ce-que ça s’arrêtera ? franchement j’n’en sais rien
moi j’repère mes ennemis / tu sais j’en ai déjà tué pleins
pour moi y’ qu’la guerre, tout l’reste j’n’y connais rien
on n’m’a pas traité en homme, mais seulement comme un sale chien
on n’m’a pas donné ma chance, j’n’ai jamais été à l’école
mon quotidien en substance, s’résume à sniffer d’la colle
nos vies sont des offrandes, on nous vend au plus offrant
la souffrance a bel et bien ôté tous nos rêves d’enfants
des corps étendus, des frères s’entretuent, l’décor est tendu
entends-tu ? le bruit des obus / des balles perdues

a tous les gosses du tiers-monde, d’afrique, d’asie ou d’ailleurs
tous ceux qui vivent sous les bombes et qui ont vécu l’horreur
une pensée pour vous car vous restez des enfants
même si vos rêves sont déchus déjà depuis longtemps…

- seppuku lyrical

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