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letra de 10 novembre - sensei h

[paroles de “10 novembre”]

trahie par l’espoir, j’débute ce poème le cœur pesant
si l’univers est lucide, pourquoi m’enferme-t-il dans le néant ?
maman, je sais que c’est dur de voir ta fille couverte de pans-m-nts
papa, j’m’en sortirai, comme tu m’as appris, en me battant
mes émotions sont aussi imprévisibles que la météo
un jour la lumière dans mes yeux, un jour les larmes sur ma peau
ils disent comprendre ce que je vis, ils disent avoir de l’empathie
eux qui n’sauraient pas reconnaître la détresse de leur propre fille
j’ai choisi de vider mon stylo plutôt que vider mes veines
tout me réussi, tu peux être jaloux de tout sauf de ma peine
j’suis qu’un minable planton, ma dépression est baleine
c’qui a dans ma tête serait suffisant à m’faire jeter d’la falaise
munie d’un quotient intellectuel supérieur à la normale
j’ai des capteurs émotionnels recevant plus que la normal
tu sais quoi de plus que qui pour pouvoir juger qu’j’suis pas normal
je lance un appel à la paix dans un monde où la guerre est normale
c’était trop dur, donc je me suis dit qu’la médecine serait ma seule issue
on va augmenter la dose pour qu’le résultat soit imminent
j’captais même plus c’que tu m’disais un peu comme si j’avais trop bu
maintenant buvons pour oublier la bonne plupart de mes sentiments
je n’en ai rien à foutre de percer, mais j’avoue qu’ça serait méchant
c’est dingue que le fait qu’on s’aime provoque de la haine chez les gens
chaque dix novembre mon cœur tombe, c’est un peu comme mon automne
ne laisse jamais tomber quelqu’un sans qui ta vie deviendrait monotone
continue de te sentir fort, c’est bien mieux que se sentir faible
mais n’utilise pas les faibles pour oublier que tu es faible
c’est toi qui as construit ma prison, c’est moi qui ai la clé des chaînes
faut vraiment que j’me sorte de là, toi t’apprendras que tout se paie
j’ai tourné beaucoup de pages du livre, mais comme mme de bovary
beaucoup de chapitres pour peu d’intrigue à vouloir causer l’avarie
je donnerais tout ce que j’ai pour me sentir comme tu te sens
as-tu accepté d’être léger en échange d’être un innocent ?
ils ne connaissent pas la valeur du travail ni la douleur d’une fracture
allô papa, j’ai besoin de maille, donc tu vas payer mes factures
mon grand, apprends à être de taille pour quand papa sera plus là
tu devras gagner des batailles et dire: “c’est moi qui tenais l’arme”
apercevant l’espoir, j’termine ce poème le cœur levant
que l’univers me fasse un signe une main tendue, n’importe quoi, je prends
mes chers parents, votre fille trouvera le chemin de la paix
qu’ça prenne une année ou quarante, promis craché, j’y arriverai

- sensei h

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