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letra de soleil et chair, pt.3 - richard ankri

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ô splendeur de la chair ! ô splendeur idéale !
ô renouveau d’amour, aurore triomphale
où, courbant à leurs pieds les dieux et les héros
kallipige la blanche et le petit éros
effleureront, couverts de la neige des roses
les femmes et les fleurs sous leurs beaux pieds écloses !
ô grande ariadné, qui jettes tеs sanglots
sur la rive, en voyant fuir là-bas sur les flots
blanchе sous le soleil, la voile de thésée
ô douce vierge enfant qu’une nuit a brisée
tais-toi ! sur son char d’or brodé de noirs raisins
lysios, promené dans les champs phrygiens
par les tigres lascifs et les panthères rousses
le long des fleuves bleus rougit les sombres mousses
zeus, taureau, sur son cou berce comme une enfant
le corps nu d’europé, qui jette son bras blanc
au cou nerveux du dieu frissonnant dans la vague
il tourne lentement vers elle son œil vague ;
elle, laisse traîner sa pâle joue en fleur
au front de zeus ; ses yeux sont fermés ; elle meurt
dans un divin baiser, et le flot qui murmure
de son écume d’or fleurit sa chevelure
— entre le laurier rose et le lotus jaseur
glisse amoureus-m-nt le grand cygne rêveur

embrassant la léda des blancheurs de son aile ;
— et tandis que cypris passe, étrangement belle
et, cambrant les rondeurs splendides de ses reins
étale fièrement l’or de ses larges seins
et son ventre neigeux brodé de mousse noire
— héraclès, le dompteur, qui, comme d’une gloire
fort, ceint son vaste corps de la peau du lion
s’avance, front terrible et doux, à l’horizon !
par la lune d’été vaguement éclairée
debout, nue, et rêvant dans sa pâleur dorée
que tache le flot lourd de ses longs cheveux bleus
dans la clairière sombre où la mousse s’étoile
la dryade regarde au ciel silencieux…
— la blanche séléné laisse flotter son voile
craintive, sur les pieds du bel endymion
et lui jette un baiser dans un pâle rayon…
— la source pleure au loin dans une longue extase…
c’est la nymphe qui rêve, un coude sur son vase
au beau jeune homme blanc que son onde a pressé
— une brise d’amour dans la nuit a passé
et, dans les bois sacrés, dans l’horreur des grands arbres
majestueus-m-nt debout, les sombres marbres
les dieux, au front desquels le bouvreuil fait son nid
— les dieux écoutent l’homme et le monde infini

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