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letra de broke / miroir - a colors show - prince waly

[paroles de “broke/miroir”]

[couplet 1]
le banquier m’a dit que j’étais à moins trois mille sur le compte
j’voulais chevaux ferrari, j’ai pas misé sur le bon
j’vais au restaurant comme si j’avais billets plein les poches
comme si j’avais lingots d’or, dollars plein les porsche, putain
j’ai jamais vécu au-d’ssus d’mes moyens
j’suis un honnête citoyen dans un logement mitoyen mais
j’ai plus d’cash, faut qu’j’me refasse
comme criminel, billets volés quand il les repasse
j’avais mis à gauche pour investir dans mes plans
mais j’ai tout brûlé et j’veux pas retourner dans les plantes
j’suis pas l’plus à plaindre, j’suis dans un appartement
pendant qu’les migrants survivent dans les tentes
[pont]
mais j’suis broke, j’suis broke
j’suis broke, j’suis broke
j’suis broke

[couplet 2]
encore jeune mais déjà essoufflé, en ravalant ma fierté, j’ai failli m’étouffer
autour de moi, ma situation fait débat, dans une vie, paraît qu’il y a des hauts, j’ai déjà fait les bas
ça fait bien longtemps qu’j’fais du rap, aujourd’hui, où est la reconnaissance ? j’ai l’impression qu’on m’oublie
j’ai l’impression d’être un novice, à chaque fois, j’repars à zéro sans les notices
j’ai réduit mon espérance de vie, monsieur l’agent, j’ai bousillé ma santé pour de l’argent
et même le pognon pourra pas soigner mes blessures, j’ai étonné, j’ai impressionné, j’ai déçu

[couplet unique]
j’me reconnais plus quand j’suis devant ma glace, j’me sens inutile quand j’suis pas à ma place
j’fuis les idées sombres dans ma solitude, les armes à feu moins que la folie tuent
beaucoup d’apparence, beaucoup de fioritures, évidemment, j’ai déjà chialé par manque de nourriture
les hommes n’ont que la parole dissimulée sous l’assurance (on a baigné dans la violence)
j’dois assurer pour la daronne, pour ma future descendance
soigner le mal par le mal, aujourd’hui, j’en paie les sentences
j’ai les cicatrices sur le torse, ajoute les entorses et la mésentente
j’ai perdu du temps, souvent, j’me sens nul
j’vois les autres s’en mettre plein les poches, j’suis habillé mais j’me sens nu
désemparé, j’suis comme baleineau face à chalutier, dans un filet, j’ai l’impression d’passer ma vie à lutter
j’ai l’impression d’être à côté de la plaque, j’ai l’impression d’être un océan à côté de la flaque
j’ai plus rien à vendre, j’ai plus peur de la bac, menottes sur le poignet, je me rappelle de la marque
laisse-moi t’faire une confidence : en moi, j’ai perdu toute confiance
malgré les sourires de connivence, plus l’amour est mort, plus on y pense
j’ai connu les hlm et la précarité, nos cicatrices sont dissimulées sous le beurre de karité
j’suis de ceux qu’on a traumatisés pour avoir la paix, malgré tout, j’remercie le ciel d’avoir un père
maman a cru qu’j’allais crever plus d’une fois dans ma vie
elle aimerait changer le disque, elle a déjà perdu un fils
mon père m’a déjà dit : “je t’aime” avec les larmes aux yeux
pas b’soin d’encyclopédie, si j’ai un doute, j’en parle au vieux

- prince waly

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