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letra de p'tit coeur - numberouane

p’t-t cœur
issu de ce milieu de cette famille tout à fait aisée
t’as vécu avec tous ces gens qui te bourraient de baisers
t’avais plein de jouets, t’avais plein d’habits
jamais de ta vie t’as mis sur ta peau un tissu troué
oui t’étais frêle, t’étais fragile, tu tombais tout le temps malade
c’est pour ça que tu n’avais pas le droit de faire des balades
tes pet-tes promenades, tu les faisais à l’intérieur
tu parlais à tes parents et tu jouais avec tes sœurs
les mômes jouaient au vélo, tu jouais aux poupées
parle pas de ton enfance frérot, car tu l’as loupée
t’as pas connu la rue, t’as jamais joué au football
t’étais fait pour p-sser des heures devant ta console
tu sortais pas du tout t’as toujours gardé le même coin
t’as eu aucun ami à l’âge où t’en avais besoin
les autres faisaient des connaissances et toi t’étais isolé
p’t-t cœur t’as pas ton enfance, j’en suis vraiment désolé

tu perds confiance en toi, je sais que c’est embêtant
t’es un p’t-t en cœur en soie, ils ont les cœurs en béton
enfermé dans ta sphère t’as laissé le monde au dehors
p’t-t cœur t’en as tant souffert et tu en souffres encore
tu perds confiance en toi, je sais que c’est embêtant
t’es un p’t-t en cœur en soie, ils ont les cœurs en béton
enfermé dans ta sphère t’as laissé le monde au dehors
p’t-t cœur t’en as tant souffert et tu en souffres encore

et quand t’as connu la rue, elle t’a montré ses crocs
tu l’aimais pas, et elle non plus, c’était réciproque
t’sais la vie nous choque quand on n’a pas de fortes épaules
p’t-t cœur t’as conduit une bagnole qui était sans pare-choc
on t’avait montré la gentillesse, mais pas son antonyme
dans ce milieu de garçons tu te sentais très infime
les enfants s’battaient afin de prouver leur existence
tu pouvais pas le faire, car t’avais loupé ton enfance
t’as connu les enfants de la rue et t’as appris à faire gaffe
y en a qui te cherchent des raisons pour te donner des baffes
face à eux t’étais sans armes, tu pouvais pas te défendre
tu te contentais d’verser des larmes, puisque t’étais si tendre
tu leur parlais très rarement ; tu te contentais d’observer
ils avaient du tempérament, et toi t’étais réservé
la plupart te respectaient, et te gardaient à part
rares ceux qui ont compris ce qu’il y avait derrière ton regard

parfois, tu regardais les rêves dessinés à l’horizon
tu voyais les vies des hommes pour faire des comparaisons
p’t-t cœur t’avais fait du r-t-rd, ils t’ont devancé au départ
du coup entre les autres et toi y avait un sacré écart
a un moment donné, t’as décidé de toucher le ciel
tes parents, fallait pas rester emprisonné sous leurs ailes
t’sais le train d’la vie n’a pas de siège pour les gens tendres
tu voulais pas qu’on te protège, tu voulais te défendre
heureus-m-nt pour toi p’t-t cœur que t’as fait des connaissances
différentes de gens que t’as rencontrées à ton enfance
c’est des personnes auxquelles tu peux donner sans compter
c’est des personnes auxquelles tu pourrais tout raconter
p’t-t cœur, heureux pour toi, tu t’es libéré de ce fardeau
qui t’a suivi dans ton enfance et qui était lourd pour ton dos
t’as pas hésité à parler de tes problèmes à tout le monde
t’as des problèmes, tu les -ssumes, aucun chagrin ne t’inonde

tu gagnes confiance en toi, c’est moins embêtant
t’avais un cœur en soie ; t’en auras un en béton
tu n’es plus dans ta sphère, ta vie tu l’as entamée
p’t-t cœur t’as tant souffert ; tu souffriras plus jamais
tu gagnes confiance en toi, c’est moins embêtant
t’avais un cœur en soie ; t’en auras un en béton
tu n’es plus dans ta sphère, ta vie tu l’as entamée
p’t-t cœur t’as tant souffert ; tu souffriras plus jamais

malgré tout, faut remercier le très-haut pour sa grâce
regarde les autres et ta jalousie disparaîtra sur place
regarde ces enfants d’afrique que la pauvreté supprime
regarde ces gens que les maladies ont choisies comme victimes
t’as qu’à remercier dieu pour cette vie dont il a fait la texture
p’t-t cœur t’as pas vécu un drame t’as vécu une aventure
aucun ennemi en face, entouré de frères et de sœurs
ta vie est p-ssionnante, mélange de larmes et de pleurs
maintenant tu sais comment faire, ton chemin est tracé
t’es armé d’un courage que personne ne peut déplacer
la cage où t’es enfermé est en soie, elle n’est plus en béton
pour la percer p’t-t cœur c’est qu’une question de temps
baisse-pas les bras, et un jour tu quitteras cette tour
un jour tu feras face à tous ces dangers qui t’entourent
pour corriger ta vie, t’auras pas du tout besoin d’une gomme
un jour t’atteindras ton but, un jour tu seras un homme

- numberouane

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