a b c d e f g h i j k l m n o p q r s t u v w x y z 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 #

letra de drug story - nivek

l’enfant s’enfile un fond de verre de vin rouge et tire sur deux, trois cigarettes avec son couz’
ils font ça discrètement mais l’odeur ça ment pas
en plus d’un mal de bide il gagne une taloche du papa

pour ses 11 ans il s’envoie le verre plein mais pas de clopes, faut dire qu’il eu la main leste le reup’ !
il repart fièrement de pas s’être fait pincer, d’avoir dép-ssé sa bêtise de l’an p-ssé

a douze piges il fume en cachette et s’achète des paquets
divisés par trois potes ça fait pas cher
et ça gère, devant les filles ils exagèrent, racontent qu’ils ont déjà fumé l’équivalent de trois étagères

a quinze piges c’est plus loin d’être faux, fini les divisions c’est l’argent de poche qui part en mégots
et l’écho des sons de marley bob et de snoop dog, le font s’intéresser à cette plante verte qu’ils soupçonnent d’être le fruit défendu et vu qu’il boit de temps en temps des bières, il s’dit “t’façon j’endure”

il pousse le délire, à 17 ans il fait son premier bad

a 18 un rail de c le remet vite sur pattes

a 19 ans il inaugure sa première voiture, pour fêter son bac : road trip aux pays bas
grosse nouba ça claque du pogon
c-cktail de bif, de tease, de putes, de c-cke et de champignons
c’est mignon chacun y va de ses délires, ça va de niquer des stars du qui bougent au milieu du quartier rouge
mais ça les ronge hein, d’ailleurs l’un d’eux sur le retour se plaint de douleur dans les bronches

pour les 20 ans ils fêtent l’anniversaire dans une boite à la campagne : whisky, vodka, redbull, champagne
total de la soirée : 4 morts, pas de blessé, une clio campus dans le décor avant les fleurs fanées
“bah fallait bien que ça leur arrive un jour, vu le nombre qu’il y a sur les routes, tout le monde ne peut pas y échapper.”
ouai, voilà la pensée de notre récent vingtenaire, qui pense déjà à son prochain birthday

c’est l’heure des 21 ans, petit comité en aquarium plus minute de silence
avant les dents qui grincent, ce soir au menu : speed, amphet, extas et j’en p-sse…
les gens p-ssent ça s’enfile des cachetons, en moins de deux heures on a déjà séparé 3 bastons
les effets se dissipent, malgré ça les baffes tombent, quel hommage tordu pour honorer quatre tombes
une od dans la salle de bain, une fille sombre
ils enfoncent la porte et là c’est le frisson
l’ambiance s’alourdit, oh ça sent pas bon
la meuf est toujours en vie, auront-ils son pardon ?

22 heures, v’la les 22 ans, au lit flaques de sueur et quelques traces de sang
deux coups de poing sur les murs car ce soir il fait sans
les tiroirs sont vides des produits qui le détendent
et lui qui prétendait ne pas être accro, il part arpenter les rues comme un clodo
une heure de bagnole, il se pose près d’un plan d’eau
il croise un clando, sur la tête un bandeau
“pss, excuse moi t’aurais pas du shit ?
– si, si attend moi là je reviens tout de suite.”
ça puait l’embrouille à dix bornes pour qui a les idées claires et en moins de deux ils rappliquent à trois pour lui tirer ses clefs, shé !
ça va lui faire les pieds, ça va le faire chier un moment de roder en bm double pieds

23 berges le v’la en train de béger’ sur le bord de la nationale
personne pour le chécher’, il tombe sur la route, et v’la la nationale, un coup de pied dans les côtes pour le tirer de son sommeil
cellule de dégrisement, détention de stupéfiants
“t’es ptèt majeur mais moi j’appelle tes parents.”
maman est stupéfaite, papa est sous pression
ils ont rien vu venir même s’ils avaient des doutes pour le chichon
et le ponpon c’est qu’ils trouvent aussi du poppers après l’inspection de la chambre par un inspecteur
mais l’pire, sera la trouvaille des drogues dures, trop sûr, ce coup-ci c’est l’aller-simple à la cure
aller
sers ta ceinture et surtout bien le cul
l’avocat t’évite la zonz’, donc t’évite qu’on t’encule

24 bougies que tu peines à éteindre, tu vas mieux mais tu rougis quand tes parents t’étreignent au milieu des toxicos pour la plupart orphelins
tu réalises que ta force est là mais tu t’en fous au fond
qu’une envie : te mettre une race, 365 jours que tu rêves d’une trace
365 jours qu’on te parle de substances et dans moins de dix jours c’est ta délivrance
on t’a parlé de [?], on t’a parlé de métha, on t’a parlé de pétards, ça t’a mis l’eau à la bouche, comme un clebs devant une boucherie
pense pas au [?] lui, ni aux contraintes de la douche

25 balais t’arpente les allées, t’as mauvaise haleine, t’as le regard paumé comme la dernière des baleines
la note est salée, t’as des centaines d’euro dans le [zen], que dis-je, des milliers d’euro dans le zen

26 piges, ouai ouai, 26 piges, tu-tu rentres de tige, tiré pour litige
embrouille avec un type, t’as tiré dans sa boutique, t’as volé de la tise devant la cam’ comme un abruti
du coup tu nettoies la voirie avec des voyous, à une autre époque t’aurais c-ssé des cailloux

tu réfléchis, 27 piges tu rentres en cure de ton propre chef
et là t’en chies
des semaines à bader dans ta chambre, à regretter cette époque où t’as commencé le chanvre
c’est dur, les jours p-ssent, les semaines défilent, tu rentres dans une autre cure, tu rencontres une fille au parcours similaire au tien
les coudes se serrent, chaque jour tu lui prends la main
lui dis que tu gères
lui dis que tout va bien

28 printemps vous sortez de cure en couple sain
les débuts sont pas simples et les rechutes tentantes
pour les accros pas de vaccins qui protègent des tendances
a vouloir se shouter, parce que la dope elle laisse des traces
comme pour lucy dans le sky avec ses diams

29 ans plus de cuillères, plus de pailles, plus de seringues en vue
qu’une seule obsession rester en vie !
en parlant de vie, ta femme t’annonce qu’elle en a une dans le bide, t’as le sourire et tu te sens moins vide

le jour de tes 30 ans, ta femme perd les eaux, la valise dans la voiture, direction l’hosto
tu connais le chemin par coeur, tu le fais en 13 minutes
au dernier feu que t’as au rouge, une voiture te percute

“il n’était ni sous alcool, ni sous l’emprise de stupéfiants, il était juste au téléphone pour dire : c’est le grand jour maman !”

- nivek

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