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letra de sainte rita de paname - nikola

[couplet 1]
ce soir j’voulais changer d’air
j’me promène dans les quartiers riches
mes grosses mains faites pour la terre au milieu des dorures
me rappellent que j’fais tache au milieu de cette belle rue
parce que j’dors sur un matelas au sol contre un mur humide
à côté d’un sac de beuh et d’un pied de biche
d’un bouquin qu’essaye de m’apprendre à devenir riche
j’déteste les banques et les maisons de disques
faudrait que j’change de drogue
qu’je me roule un joint de prière
quand c’est trop noir j’regarde au ciel
faudrait qu’je change de ciel
dessous y’a trop de misère
j’me dis qu’il s’moque de nous là haut, là haut
quand j’me sens trop seul, en plein cœur de la ville, comme ce soir
c’est toujours elle que je viens voir
j’la trouverai sûrement si j’marche un peu
entre les fumées d’échappement et leur brouillard

[pré-refrain]
j’vois ma rita métro pigalle devant des bagarres faire des paters
elle brille plus fort que les lampadaires
j’vois ma rita sur le boulevard c’est la pagaille dans ses artères
que des impasses dans son gros cœur
[refrain]
y’a la guitare qui chiale encore et
les veines de mes tempes qui tapent
t’sais, le bruit du temps qui passe ressemble
étrangement à celui des portes qui claquent
j’entends les métros, les rer qui roulent
les r comme ma rita
quand elle récite ses prières sur le trottoir

[couplet 2]
depuis la fenêtre de la chambre de ma meuf du moment j’vois le sacré-cœur
j’me lève dans son lit et le soleil se couche, c’est l’hiver
j’vais faire un tour pour faire genre que j’suis pas tout l’temps là quand ses parents vont rentrer du taf
et pis t’façons j’ai besoin d’air, j’sais pas pourquoi j’me justifie
j’vais fumer des clopes dans le square d’anvers
parler avec des clochards, des putes
j’aperçois rita, la bouche qui sourit mais pas les yeux, comme à leur habitude
on parle de paris, la ville, puis paris, le concept
on passe devant la cigale où je jouerai peut-être un jour
j’lui dis que dans mon village au bled quand on croise quelqu’un on dit bonjour
qu’ici les gens aimables c’est ceux que la rue a rendu tarés
elle m’dit qu’elle a des rêves plein la tête, que ça fait des siècles qu’elle se bat pour nous
pour les causes perdues, qui bizarrement se retrouvent toutes un peu là
peut-être parce que c’est plus simple d’être dans une ville où personne n’a de nom
sauf elle : sainte rita de paname
[pré-refrain]
j’vois ma rita métro pigalle devant des bagarres faire des paters
elle brille plus fort que les lampadaires
j’vois ma rita sur le boulevard c’est la pagaille dans ses artères
que des impasses dans son gros cœur

[refrain]
y’a la guitare qui chiale encore et
les veines de mes tempes qui tapent
t’sais, le bruit du temps qui passe ressemble
étrangement à celui des portes qui claquent
j’entends les métros, les rer qui roulent
les r comme ma rita
quand elle récite ses prières sur le trottoir

- nikola

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