letra de érosion - nedelko
des bouts d’phrases et des mots usés
les couleurs sont tellement plus ternes
ne demeure que le cœur moisi
tout le reste étant amputé
ouais j’ai pas de lèvres, j’ai pas de langue
là où il y avait des yeux, il n’y a que du vide
on saborde le mieux parce qu’on a peur du pire
c’était pas le rêve, c’était flagrant
pégase meurt dans un ciel en flamme
de sales idées sortent du cellophane
les miennes suffoquent dans une caisse opaque
la pitié comme effet rétrograde
il n’y a rien de plus froid qu’un amour fin
rien de plus froid qu’un amour mort
le dialogue n’est plus, demeure le murmure
des nouveaux amants que l’on jalouse fort
je commence le voyage dans un gare obscure
on se perd au nord, on s’égare au sud
le buste droit sous des tas d’obus
beaucoup trop gâtés on ne maraude plus
je te jure, cette fois je n’ai pas trop bu
je fais parler le taiseux, ch-sser la grosse brute
c’est marrant tu sais, je n’attends plus
qu’on f-sse converger nos corps sur cargo culte
dans la pâleur glacé des matins sans esquisse –
d’une présence possible, quand je la pense elle glisse
la noirceur patiente pour supplanter le vice
égorger les cyclones que l’on pensait vivre
des engelures aux phalanges
les jambes engourdies dans le cristal
tous les marais salants sur le bout de la langue –
dans le crâne des murènes que je maîtrise pas
la tempête est vitale, le règne génital
le rêve primordial, le reste évitable
automne décimal, l’attente inesquivable
c’est parce qu’elle fait si mal qu’elle est inestimable
à peine atteint le col de la montagne
que tes bras m’encerclent de leur comp-ssion
ce que j’exècre pour seul compagnon
et tout le reste ne se raconte pas
déchiré dans un bus de nuit
le p-ssé danse mais j’t’aime plus que lui
des forêts de feu qui purgent le vide
rien de palpable que des trucs de films
le tout gisant sur un sol sans note
les pères se creusent et les gosses s’envolent
sature les yeux qui écorchent l’entorse
la racine se tord dans un corps sans forme
tordre la lame, affûter l’offrande
courage vain pour feinter l’eau froide
le seul pouvoir que la faim octroie
mon dernier mot qui l’a fit taire au vent
tordre la lame, affûter l’offrande
courage vain pour feinter l’eau froide
le seul pouvoir que la faim octroie
mon dernier mot qui l’a fit taire au vent
mes cheveux changent de couleur quand j’suis amoureux
avec toi ils étaient blanc, celle là n’sera qu’à nous deux
les vagues me frappent de face, plus j’attends plus ça me ruine
et je compte les éraflures sur ta grande muraille de chine
faire tremper l’armature au fond d’une mère avortée
je peux plus rien faire pour ta nature, elle est trop dur à porter
tes joues s’éloignent et tout s’étiole
dans ma montagne le jour s’érode
j’ai les yeux remplis de réel, les idées empirent et elle –
est la tentation oppressante de mes songes sempiternels
grignote la roche sédimentaire
pourquoi notre ombre est gigantesque ?
j’dis qu’j’suis humain, tu sais qu’je mens
on récolte plus que sème le vent
comme empalés par l’obélisque
soleil levant dans poche levi’s
serein quand la foudre apparaît
souris dans cage de faraday
t’as vu comme les autres ont tout faux
abrupte éruption [?]
une heure varie comme cerisier
comme ceux qui s’aiment pour se quitter
c’est moi ou la peur serait l’malaise
t’as vu la gueule de mes falaises ?
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