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letra de homme-tronc - mc dro-p (en garde! records)

[refrain]
entre un tamien, une mine et deux cuites
la vie s’trace tel un tableau italien
mais sans les lignes de fuite
putain
c’est que ça doit vraiment être grave
pour que j’rappe à cœur ouvert
mais sache que je n’lâche
ni le combat ni la déter’
du fond d’une cave
ou sur le toit de la ville
entre un tamien, une mine et deux cuites
entre un tamien, une mine et deux cuites
entre un tamien…
merde ! j’crois bien qu’j’ai oublié la suite…

j’ai dans la tête une fanfare mortuaire
marchant d’un pas bancal
le souvenir d’un amour flottant dans l’air
un vent chaud qui fait mal
l’odeur du bayou pour unique décor
l’espoir aux ordures
et le bus de la vie, mort, laissé au dépôt
quand l’seul truc en lequel tu croyais encore te fait défaut
j’vois défiler l’armée du vide arborant fièrement ses galons
sa cavalerie livide et casquée p-ssant masquée au galop
les yeux hagards
mon cœur, ce traître
réduit à n’être
qu’une pet-te gare
où les trains ne s’arrêtent plus…
naître, mourir, se persuader qu’on a vécu
convulsant sous les cendres
j’ai les mains qui tremblent
le froid polaire d’un mois de décembre
j’me sens con
nerveux comme végéta ;
l’amour est un homme-tronc
au volant d’un vieux jetta
le coffre bourré de camelote art-déco
mais qui finit emboutie dans un algéco…

[refrain]

j’ai la gorge sèche et les yeux qui saignent
j’ai vomi trop de souvenirs, j’en ai la gueule de bois
j’ai insulté vos dieux jusqu’à en perdre la voix…
mais j’ai beau tendre l’oreille
j’crois pas que les cieux s’en plaignent
j’ai jeté à la fournaise tout ce que vos manuels enseignent
j’ai am-ssé trop de preuves et de pièces à conviction
le destin, le sacré ne sont que des contrefaçons pour
duper vendus trop gâtés
appâter païens trop têtus…
rien n’est écrit, tout est perdu…
un mort de plus au cimetière de nos envies
alors j’attends ma prochaine vie
sous un manteau de poussière
tout seul au fond u trou au bout d’un tunnel noir
sans lumière
oublié de l’histoire
comme l’enfant déformé qu’on jette à la rivière
mais y’a de la joie dans les chaumières !
alors je garde ma haine et mes soupirs
je consume ma peine dans des bouffées de vapeur
et enterre le meilleur avec le pire !

[refrain]

[samples]
(“un singe en hiver”, jean gabin)

- mc dro p en garde records

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