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letra de flingue ou sonate - lucio bukowski

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[couplet 1]
reconduction tacite, échantillon hypnotique
salivant sur d’alléchants sillons
plongé dans l’coma, des crânes en dit longs
échecs et mat, partie riche en pions
pillave à la ‘teille, je la jette à la mer
aucun message, j’laisse un spectre à la bière
mauvaise qualité comme tout le reste (tout le reste)
pas besoin de fonte pour que tout me pèse (tout me pèse)
arithmétique, arrêt métrique
rêver tricard, paris mythique
carré cyclique, [?] midi
paraît qu’le bar est rempli de vigie
danse macabre sur le corps de l’histoire
inachevée de l’homme avec un pet-t “h”
héros modernes et modèles démodés
de la jeunesse érodée dans un ‘pe-cli’ trash
qu’ils aillent se faire foutre, je n’vis pas dans leur monde
je bosse, m’élève et je chie sur leur nombre
je lis, je crée, je grandis, je sais
je suis un réac’ dans la vraie vie, je saigne
mais reste au moins une âme avec
ses défauts, ses contradictions
ses tréfonds, ses reflets, ses secrets
ses regrets et addictions
évite la mode et demeure raffiné
attends l’étincelle dans de noires raffineries
rythme des nuits, des notes apparaissent
cymbales, triangles, trompettes, varèse
les sirènes annoncent l’homicide volontaire
rue des hommes verticaux à deux pas où s’enterrent
les corps sans vie des nôtres d’ici
qu’nous rejoignons cette liesse d’enfer

[refrain]
nos âmes sont éteintes, nos écrans allumés
nos âmes sont éteintes, nos écrans allumés
nos âmes sont éteintes, nos écrans allumés
nos âmes sont éteintes, nos écrans allumés

[couplet 2]
que des néons éclairant des néron
nous créons mais les gens sont friands de néant
exulter dans les creux, c’est se mettre à l’abri
de la chute et l’amour donc ils baisent en payant
rien d’éternel, mets-toi ça dans la tempe
sous la forme de ton choix : flingue ou sonate
brin guet comate, trinque et colmate
singe automate et trop plein de trauma
poussière urbaine allergène à la traîne
pendant que nos pères se tuèrent à la chaîne
lâcher la machette : l’idéal dans la peine
leurs fils sont fiers des nike air qu’ils achètent
syphilitique est la ville et la lyre d’orpheus
perd son feu créateur dans un trom’
idyllique idée noire, aidez-moi je me soigne
crache mon style monocorde dans un crom’
automne en bouche, couteau dehors
métal en couche, le tuto me porte
jardin déchu aux allures accablées
recouvert de bitume, plus rien de l’azalée
cerveau étanche, plus qu’des barrières
les beautés s’épanchent, toutes foutues pareilles
défilé d’anges, défi étrange
au cœur de l’arène, ils ont défait les planches
défait les branches mais le fond est d’un triste
l’art me soigne mais le son est un kyste
crever, j’égraine, lever, j’essaime
premier poème, cogner l’eden

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