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letra de les silences - l'oiseau mort

ils ne m’avaient pas dit, pas tout
rien en tout cas qui laisse penser qu’on puisse tracer un sillon courbe
venant d’en haut le sourire satisfait du dressage réussi couronne chaque pas
le succès dans les cursus / caresse / récompense / main gauche
venant d’en haut, toujours, la voix forte et le geste lourd sanctionne chaque main
écart à la norme / claque / réprobation / main droite
à contrecœur tes aspirations tendent sans retenu vers le néant
doucement, le temps de mépriser ta peur
le temps d’avaler un mensonge, encore un
jusqu’à ce que ta vie soit pareil à un caprice
auquel il faudrait tôt ou tard renoncer

tu gigotes comme un nouveau venu
balancer d’un côté puis de l’autre
à chercher péniblement tes repères
avec une préférence certaine
un penchant pour la p-ssivité

j’ai découvert ce que tu détestes le plus au monde : c’est toi-même

tant que je me maintenais entre les glissières d’attentes sécurisées
sage, docile, policé, pet-t garçon veut devenir policier
les tuteurs se sont bien gardés d’ouvrir les perspectives d’herbes folles
une centaine de soupirs plus tard
le bruit de l’impatience te rongea les ongles
t’empêchant d’agripper une dernière branche avant la chute
sur le moule ils m’ont tout appris
chevillé au corps, les sous-entendus comme autant d’évidences
sur la sève, qui peut bouillir ?
rien et pour cause il bleuissait déjà de froid les cadavres
ici l’enfant est aussi roi que le client
aussi heureux et libres que ses parents remplissant un caddie
elle est salement souillée notre insouciance
comme cette conception niaise de l’enfance
rien ne sert de s’ébahir puisqu’il faut sévir à point
ne dites rien et surtout pas qu’on peut jouir autrement qu’en possédant

plus jeune le droit m’importait peu
aujourd’hui je me dis que c’est mieux ainsi
qu’il n’est pas de bon ton d’être frileux
et que les envieux finissent toujours pas être comblés
quant aux rêveurs qui nous narguent du bout de leurs illusions
pensent-ils un jour échapper au médiocre ?
alors comment vivre, comment ?
c’est la question du siècle la moins intéressante qui soit
car il n’y a qu’une seule réponse
en marchant tête baissée
en serrant les poings
chaque pas vers l’inconnu
en digérant les ‘checs et mats
sans jamais en vouloir à l’autre
et si tu avais une chance de vivre réellement
tu l’as bel et bien cramé

à l’effigie de tes désirs, le héros de tes récits
s’est pendu depuis des l-stres
et tu restes seul à tourner, tourner, tourner les pages
en présumant qu’il est possible d’écrire des choses
on apprend pas aux gosses à connaitre qui ils sont
avec un fil à plomb greffé dans la nuque
pour toujours rester droit et honnête
à force d’attendre son tour l’enfant roi a congédié les fous qui trônaient dans sa tête

- loiseau mort

letras aleatórias

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