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letra de odéon - llr

[llr]

des jeunes pensent encore qu’on peut vivre du rap
toutes les chances qu’tu t’rates, mise sur un truc durable
thunes pour l’instru, la distrib et le studio
pas les us, pas d’acheteurs à chaque coin d’rue, n’oublie pas la promo
voilà pourquoi dans la musique, que des riches qui percent
décrocher un contrat, voilà tout c’qui t’reste
un pion de la maison d’disques, d’ja joué aux échecs ?
t’plains pas, t’as eu c’que tu voulais, encaisse les chèques
au travers de tes textes, on n’te reconnaît plus
impossible d’en vivre 40 ans, donc lâche pas les études
crient leur nom, comme si c’était des publicités
plébiscités, t’ordonnent d’acheter leur cd
vous avez perdu prise, sans c0ke, craquent
sa mère les itunes bonus tracks
qu’est-ce qu’on s’en pète d’tes exceptionnels ébats s-xuels
pour les faire crier t’arrive pas à la cheville de patrick bruel
encore entendre ces trucs de gosses, qui a la plus grosse
flosse, avec mon polyhydramnios
bijoux, taillé comme un bœuf, quel bande de beaufs
eh grenouille, détend les cuisses quand j’te chauffe
rien de bien, rien de fin, rien de malin
les trésors de la musique cachés aux gamins
se moquent des anciens, exit le vocabulaire
vieux français, étranger, verlan, qu’on sorte de l’ordinaire
obligé de faire d’la propagande pour promouvoir la culture
culte de la figure de style, rapproche comme une suture
aime écouter les conteurs, pas les racontars
les voix apportent un peu d’chaleur, les scratchs s’font rares
m’sentir comme un portable, vibrer, r’cevoir un message
le poète pète un câble, rire et gagner 10 ans d’âge
pour les instrus, faites péter les samplages
comment ça, plagiat ? pour des chants, des chantages
en train d’déchanter, ne comprennent pas quand j’rends hommage
qu’est-ce qu’vous êtes soupe au lait, mais bon, on va pas en faire un fromage
redécouvre des instruments, moi aussi j’vole des cuivres
insinue -ssidûment, épuisant, du mal à suivre
au fait, avec mes propres textes, besoin du dico
rien qui s’harmonise, rap bariolé calico
quelques conseils, trouver un public pour mes clins d’œil
arrêter d’-ssocier l’hip-hop à déclin et deuil
le rap, le garder comme un plaisir, un loisirs
ou se battre en cage pour du cash comme à l’ufc, que choisir ?

[joseelcoyote]

et lorsque ne vous touchent ni les mains ni les actes
les mots et mélodies remettent en scène, les
sentiments que l’on ne peut exprimer
par faute de goût, par manque de tact
il est une place pour, les baudelaire des tours
hugo des hlm, les zola des blocs
car s’il est vrai, que son business débloque
l’art de raison reste encore à la bourre
marche de travers mais droit dans l’mur
piédestal plaqué or ornementé, dur
le rêve américain? n’vous mentez plus
libre de s’exprimer, richesse malentendue
né de parents pauvres, rythm and blues
a l’envie soudaine de faire du flouz
mieux vaut rester honnête, y a plus d’moyens
amorcement d’un dénouement kafkaïen
faire de la musique, ou faire du blé?
le choix entre plaidoyer ou soudoyer
t’as beau creuser y a plus d’place au panthéon
t’auras p’têt l’choix d’ta musique au carillon

[llr] – (joseelcoyote)

[souffle populaire], (en harmonie si touché)
[va et vient de l’air], (de quel côté se coucher ?)
[tragi-comédie], (encore), [comme à l’odéon]
(sur cette mélodie) que m’accorde l’accordéon

[joseelcoyote]

ah ce que j’aime, ce son d’accordéon
un son clair lumineux, qu’on entend d’toute façon
comme un grand-père qui te raconte ému son p-ssé
l’accordéon a tout vu, tout joué, tout chanté
des quatre coins du monde, il en a vu grimper
des dictatures en culotte brunes, faché
les coups d’état, de videla, de franco
et s’est réjouit d’avoir pu les jouer : ko
accompagnement bercé de nostalgie
d’un p-ssé chétif, d’une fanfare, d’un bal costumé
accoutumé à toutes les manifestations
on a vu la révolution jouée à l’accordéon
d’une musique à l’internationale
soldat de la mémoire, sans aucune médaille
s’adapte à la culture de chaque p-ssion
messieurs, mesdames, faites une place à l’accordéon
il vous présentera, beaucoup de mélodies
mais la valse musette est devenue aujourd’hui
le rap, comme musique populaire
v’la qu’y joue l’accordéon, il manque pas d’air

[joseelcoyote] – (llr)

- llr

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