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letra de rigor mortis - le pakkt

[couplet 1 : john creazy]
si nous on est juste pas mal
ta grand-mère qui t’sert de rappeur préféré est minable
plus bas qu’terre, il m’reste les glaires
c’est tout c’que j’avale en cette période de vache maigre
quand j’me sens vide, seul, l’alcool et la télé m’réconfortent
j’me demande : “quand est-ce qu’on dort ?”
j’ai plus rien à espérer d’ce marasme
j’sais pas encore combien de temps j’s’rai à ce point bavard
on file tout droit vers les enfers, c’est bien fait
on f’ra l’total à la fin, chiffre parfait
j’ai beau m’laver la figure
j’en reste pas moins souillé par la vie et ses coups durs
j’me plains pas, j’suis bien hétéro
j’ai l’teint pâle, c’est l’hiver, il fait presque zéro
j’n’entends qu’des pots d’échappement
j’me pollue la vessie avec des chattes rances
privé d’toute fierté, j’ai jamais connu la sensation s’sasiété
qui la connaît dans mon entourage ?
les fils de bourge ne sont pas faits du même pelage
et j’en ai rien à branler d’ces timps
ils font sûrement l’amour avec la lumière éteinte
j’ai plus d’jours bonus à gaspiller
plus d’tonus, même si tu m’ramènes d’la glace pilée
quand j’ai envie d’vomir ça sort tout seul
j’dégueule jusqu’à c’qu’ils ferment leurs gueules
la tête est là, mais le corps ne suit plus
dû à ces samedi gaspillés dans des bars à tepu
a part boire et fumer, à quoi on sert ?
tous ceux qui nous voient nous évitent, même le cancer
on va encore vivre longtemps à s’laisser mourir
la date de péremption est dép-ssée, on pourrit

[couplet 2 : vargas]
j’pourrais trébucher sur un trèfle à quatre feuilles
j’trouverais pas l’bonheur dans la schneck à ta soeur
me parlez pas d’malheur, qu’est-ce que j’m’en branle des putes ?
un jour, je reviendrai me venger comme l’ange déchu
rap jovial comme un soir d’orage
pas l’moral, un ciel noir total
j’fabrique mon sarcophage, au lieu d’boire d’l’eau plate
laisse un message sur ma boîte vocale
dehors il pleut, j’vois que des morts-vivants
l’décor est triste, on se croirait dans le morbihan
tout un lotiss-m-nt mis en quarantaine
je vois des vomiss-m-nts, des visages jaunissants
tout un paquet d’zombies, qui font qu’se regarder l’nombril
mais sans jamais bondir
on attrape des bronchites, et on saccage les plomberies
comme des porcs, on s’en tape des consignes
pour mon testament, dois-je faire le nécessaire ?
c’est pas du rap, c’est des versets d’ezechiel
j’aimerais qu’la poésie s’transforme en prophétie
avant qu’l’alcool et l’sh-t me rendent anorexiques
j’m’endors avec un spliff de couleur verte
et j’me réveille avec une triple couche de cernes
quatre albums qu’tu suis ma dégradation
catastrophe, quand est-ce que s’écrase l’avion ?
j’attends le retour des beaux jours, cherche le réconfort
j’aurai qu’le secours des vautours, car j’me décompose
un morceau d’bidoche qui picole comme dix
dors en position du foetus, rigor mortis
j’pourris dans une pièce carré, avec mes souvenirs
la routine m’étouffe, sur les murs pousse du lierre fané
ressers une bière, j’vais faire une sieste après
j’vais partir sans avoir tout dit, comme pierre bachelet

- le pakkt

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