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letra de et je m'en vais - le grand mal

cette fois je suis pas là pour faire des rimes
bribes de pensées brutes
sans forme ni figure de style
cette fois je vais te parler en face

deux extrêmes c’est un de trop
annuler la guerre c’est tout détruire
les souvenirs ne s’entassent pas tous
je bois de l’ammoniaque
je fume du poison
jе respire de l’amiantе
je vis d’amour mais pas d’eau fraîche
mais j’vis quand même et mieux que tout
je monte en grade je monte en grade je monte en grade
sans dernière fois
je veux plus que celui qui n’a besoin de rien
je veux tout
dans le matériel
dans l’esprit
dans la hiérarchie
dans l’existentiel
dans la manipulation
dans la détermination du déroulement
je veux tout, mais je sais pas ce que je veux
maintenant c’est moi face à moi
cet projet, c’est le mien
dans prémisses j’avais pas de rêves
ainsi parlais-je et commençais-je
pour la première fois, à être ambitieuse
je suis toujours en psychiatrie
toujours perdue mais un peu moins
je sais encore pas où je suis
mais j’ai une destination
si au final je détruis pas tout
comme toujours et tout le temps
l’esprit est gravé dans le regard
je suis enfin magicienne
mais apprendre n’a pas de fin
je choisis mes amis
pour qu’ils deviennent magiciens
mon son le plus vu c’est le plus baclé
j’ai pas de principes
pas de peine à m’entourer de sombres fils de putes
j’ai toujours besoin un frère
et il sera probablement mauvais
je le fais parce que j’ai rien d’autre à faire
j’ai plus rien à faire parce que je le fais
c’est pas parce que t’es heureux que t’as réussi ta vie
chaque vers est une brique posée sur ma tour d’ivoire
tout aurait été plus simple
si j’avais fait l’école de la rue
j’aurais aimé avoir des cicatrices
comme si j’avais quelque chose à prouver
l’absurde c’est comme le jeu
quand j’y pense j’ai perdu
quitte à vivre dans une illusion
autant que je fabrique la mienne
si tu vis 80 années au lieu de 20
t’auras pas l’impression que c’était moins long
chaque soir j’ai peur de jamais me réveiller
je lis l’art de la guerre avant chaque journée
tu me prends pour un poison
mais j’suis pas l’ayahuasca
j’suis le chaman
je connais l’enfer
et c’est pas le malheur
l’enfer c’est même pas le mal
sourire en coin face à l’explosion de la bombe
clin d’oeil à celui qui l’a posée
et je m’en vais

- le grand mal

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