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letra de 68 - l'animalerie

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[intro : kacem wapalek]
tu sais comment on fait pour avoir l’air élégant ? ou pas ?

[couplet 1 : lucio bukowski]
encore un p’t-t effort et, demain, le rap enlève le bas
lucio bukowski, et même éric besson lève le bras
on dit qu’hill-g écrirait mes plus belles phases
pendant qu’tu pr-nonces toujours aussi mal mon putain d’blase
on crée dans notre coin, et quand j’en viens à douter
j’écoute c’que fait la concurrence, et je suis r-ssuré
à l’origine, on est venu apporter d’la hauteur
soyons réalistes : leur flow est presque un handicap moteur
mon pistolet à eau se marre dès que leur fusil cale
oublie le rap, nous sommes un nouveau genre musical
normal que les critiques s’mettent à loucher sur nous
mais, surtout, depuis facebook, les fils de putes ont un avis sur tout
cherche pas l’plan com’, on est pire que bordéliques
des carrières, on n’en a pas, c’est par hasard qu’on fait des hits
anti-conformistes, comme une capote sur un papiste
68, pélo, sous les pavés, un 24 pistes

[couplet 2 : ilenazz]
c’est de l’or mais rien de l’heure dans la douleur, regarde-le
un idolâtre qui rêve de l’être, serre les lèvres j’me garde de le
dire, donc écarte le mal qui m’attaque le crâne
quand je gratte le papier, là, c’est cr-puleux
lyon est un peu longue, que l’onde débarque de l’ombre
haïs par la france, on s’ferait hanter par le monde
entier, bronche pour une médaille de bronze
certains contemplent lyon, et d’autres regardent le bronx
trousse de secours, pour course de fond
j’ai p’t-être pas la tête sous l’eau, mais je touche le fond
à quoi sert d’espérer sans kleenex et aspirine ?
et, si y’a plus d’inspiration, j’brûle le reste au white spirit
ici même, là où personne ne s’y mêle
séparé d’l’espèce humaine, s’défient même des spécimens
rap de presqu’île, prestige
teste ce texte de presbyte, seize rimes, pousse le son comme décibel

[couplet 3 : ethor skull]
il y a un vieux proverbe qui dit que
la mère de chez nous nique tout, comme une mer déchaînée
c’est pas d’la contrefaçon, mais juste du made in china
vas-y, achète le chelou, on m’dit : “ouais, ouais, inch’allah”
yo, yo
c’est pas des produits de folie, exotique comme la noix d’cajou
c’est du vil vomi de connerie, égoïste, c’est la loi d’la jungle
c’est : achète un, j’t’en offre dix, va t’faire foutre le doigt j’l’agite
tu loupes une affaire explosive, et solide comme du bois d’cagette
yo, c’disque de merde je te fais soixante pour-cent d’ristourne
et, pour un euro de plus, j’offre un livre de cuisine east-coast
et c’disque là si j’te le lâche au prix d’un chiche kebab
t’auras la fièvre du samedi soir grâce à d’la musique discount
les miens sont près d’leurs sous l’ami, comme ma bouche de mes dents
mais, quand j’leur dis qu’c’est pour le tsunami, cash ça booste mes ventes
répertorié comme produit d’première nécessité
la croix rouge me sollicite, vrai l’phénomène de société
j’compare pas un yacht d’une barque, ou l’inverse, un homme d’une femme
je te le jure, mon premier prix a meilleur goût qu’ton produit d’marque
ces ventes sont déjà dép-ssés, donc pas besoin d’date de péremption
vite, vite, envoyez vos dons, sinon oublie ta rédemption
ces prix qui vous rendent barges, vous feront finir au rang d’stars
ventes à perte, il nous vend grave mais mes ignorants l’savent
j’ris d’avance, ça mange pas d’pain, tu l’as mauvaise, j’deviens l’idole
rendez-vous dimanche matin, j’suis en show-case devant lidl

[couplet 4 : nadir]
elle se conduit comme un tavoxico et fait mine de le masquer
quelle énergumène, elle a les yeux tout rouges et fume la mexicaine
son corps vieillit dont la plupart des organes font défauts
se fait des films allant même renifler jusqu’au fond des fouilles
crie pas contre elle, on te contrôle, réclame des papelards
faut bien panser ces nœuds à l’estomac imbibés de pipelines
sa raison lui dit qu’elle ne s’est pas -ssez rincée
barbée elle rasera tout le désert des anciens sarrasins
jette par la fenêtre le peu qu’tu sais et vois la perte de sens
si elle a pactisé pour se conduire droit vers la panne d’essence
elle dégaine l’arme, à peine nourrie, les devises par centaines
provoque ma peine oui, mais a sevré son capital santé
j’la vois semblable à mes comp-rs-s qu’ont poncé leurs tickets
si bien que sur sa face s’est déclarée une poussée d’urticaire
à côté moi je ne suis rien qu’un lion dans safari
morale : trouve-la toi-même en attendant qu’la 69 arrive

[couplet 5 : kacem wapalek]
j’entends souvent des gens me dire des phrases du genre
“le vrai rap, c’est ci”, ou encore : “le rap, c’est ça”
tant qu’on y est, pourquoi pas : “l’arabe ceci” ou : “l’arabe cela” ?
j’sais pas moi… la vérité, ou encore l’art absolu
dans tous les cas, leurs préjugés m’ont l’air obsolètes
et, moi, j’écris ces vers pour qu’une nouvelle aube se lève
en fait, tes étiquettes et tes écritures, j’en fais des confettis
qu’est-ce tu m’invites à faire un feat’ ? j’suis pas un d’ces potes qu’on feature
pour eux, j’suis qu’un fêtard, un vulgaire pot d’confiture
y’a peu d’poètes qu’ont un futur, on n’peut pas être con et futé
t’as deux minutes ? j’keyef une taffe, histoire de pas t’fumer
mon verbe est parfumé de fragrance orientale
je m’étale et repars fumer l’instrumentale
la rue nous l’enseigne, les gens trop lents saignent
tu connais la suite, j’arrive à l’ancienne
la foule hallucine, on retourne la scène
et chaque phase -ss-ssine, en gros, c’est du kacem
et qu’est-ce tu pars en courant ? t’es pas au courant ?
j’suis l’pire des enfoirés, pas besoin d’jurer sur l’coran
j’suis c’rappeur zen et dynamique, technique comme zinedine, au mic’
pas de rime en naal dine oumouk
mec, ma clique claque sec, et tu sais
qu’chaque ‘sique, chaque texte, t’-ssomme
un spliff de beuh, deux packs de bières, et c’est bav’
ma clique de barges débarque d’en bas et te baffe

[couplet 6 : kalam’s]
la p-ssion du shérif est d’am-sser les douilles
j’aimerai l’éclater le cou
lorsqu’il m’m-sse : mon sac c’est mes couilles
oui car cette garce me fouille, cherche mon hash caché
c’est impardonnable quand ce naze le trouve
en bas c’est le xxx mais pas -ssez, ces bâtards in mangent
xxx cherche une étoile, j’l’ai troqué contre un br-ssard orange
il a l’arrogance d’un type bourré qui s’pourrait qu’il se xxx
se barre vite xxx n’aime pas la romance
mais là ça commence par 22-22 v’là l’shérif
sortant sa plaque terrible le mec n’aime pas mes rimes
(pour ça caractéris’?) pas d’blague ou ses poils s’hérissent
pour lui, arabes et noirs sont bactéries
black berry enregistre des tonnes de bavures policières
c’est grave mais [j’sais trop y faire?]
ce grabuge prolifère mais ce sont les lardu qu’on libère
nos shrab font du ferme et c’est dommage, non ?
ni toi, ni moi avons de magnum

[couplet 7 : enapoinka]
touche pas à ma p-ssion, j’fais toute une mascarade
moi et ce rap c’est rare, une bimbo sans mascara
ouais, va dire si tu l’oses : “rase tes locks” aux rasta man
rase ta barbe à l’orthodoxe et faire sauter l’audience de la star ac’
emcee tu m’endors, vite, vite un masque à gaz
personne te capte même pas la parabole donc parle pas
j’donne de la couleur à tes prod, de l’eau dans le pastaga
quand j’ai plus d’inspi t’es mon c-sse-dalle
j’ai faim depuis l’époque des nastase, de [l’-ssman? (seinfeld)]
j’attaque du mic comme la métastase même à amandine du net mec
t’es pas comparable, t’avais prédit la fin d’mon rap
laisse-moi t’apeller paco rabanne, personne ne crois à tes mythos
t’es pire qu’l’histoire d’omar raddad
traite mon style de moche, tu vas accoucher d’un p’t-t [burns ?]
venu kicker d’jupiter
j’nique les mœurs j’écoute pas d’rap donc un fan d-ck rivers
revenons à nos moutons, t’as le vice, on a le tournevis
les griffes, on a le coupe-ongle, porte le gun dans l’falzar
mais laisse-moi dire juste un p’t-t truc mon pote t’es pas cap
un background de bas d’gamme
et tu parles comme si t’avais mis al capone à quatre pattes
mais tu pues la fosse septique et t’es pas l’âme d’alcatraz
ecoute plutôt ma clique, c’est d’la bonne blague à part
une demi tonne à chaque attaque, empiète pas sur mes plates bandes
ton rap est une mauviette man
ferme ta bouche comme président, c’est peine perdue comme vietnam

[couplet 8 : emka]
voilà les fous furieux, mais ça va pas s’calmer
il paraît même que pascal nègre miserait tout sur eux
on t’a surpris comme un dos d’âne sur l’autoroute
ouais, si tu paries sur nous, c’est l’tour du rap après l’loto foot
a lyon, on trouve du lourd, du son qui défonce
j’sais pas d’où vient l’soleil, mais là c’est l’lion qui t’fait d’l’ombre
dans mon rap : ni str-ss, ni paillette
je brûle la prod’, et ça fume, comme en corse crame les paillotes
les gens fayotent et te plantent à la baïonnette
a lyon, la pression monte plus vite que la mayonnaise
aujourd’hui, combien sont-ils à se prendre pour des cadors ?
y’a pas d’flow, y’a pas d’phase, donc ça n’a pas d’valeur
ils parlent beaucoup, ils parlent mal, en plus, ils parlent à tort
j’me gave de son : ok, mais j’recrache quand y’a pas d’saveur
suffit d’un freestyle pour craquer le cou des gars
[ils n’tiennent qu’à la force du coude à coude, pour claquer le coup d’éclat?]

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