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letra de un soir comme un autre - la rumeur

[couplet 1: ekoué]
encore un d’ces hivers trop froids
les beaux jours arrivent, on y croit
cohiba dans l’cendrier
whisky sans glace sur la table b-sse
j’commence à fatiguer
mes nuits sont calmes cousin
le portable quasi-éteint
un bruit et j’pète un câble pour rien
pour bien me situer, j’préfère lyncher le temps qu’j’ai
à m’fatiguer les yeux sur le net
détraquer l’sommeil au cas où j’y penserais
encore, insomniaque comme nareff, à l’ancienne poto
élancourt, l’bon pilon d’la vingtaine qui me soignait mes migraines
tous mes neurones s’en souviennent
nos petits frères ont tous grandi dans l’rap
c’était pas notre cas
survet’ lotto, parka
à peine sorti d’l’époque de la une, la deux et la trois
mes premières triques dans une pote-ca
j’ai pris des rides jusque dans ma voix
du haut d’mes 36 piges
on arrive tous un jour au même constat et ça me fout bien l’vertige
un soir de cafard comme ça
on sort ou on reste chez soi

[interlude]
– allo, allo bav’
– ek ! ouais, qu’est-ce tu fous là ?
– oh non, j’bouge pas c’soir, j’vais aller au page direct. t’es avec slimane et karim ?
– ouais, j’suis avec la ferraille là, viens j’te dis
– vas-y, j’te bippe demain
– ok, comme tu veux
– ça roule, à demain inch’allah

[couplet 2: bavar]
j’suis dans mon crâne, trop d’murs que je n’peux plus voir en peinture
besoin d’une cure d’air impur
d’un coup d’éponge sur mes shoes et me voilà sur le bitume
ce soir j’épouse mes sales habitudes
le parcours est le même, le schéma est grossier
comme cette énième fois où j’p-sse chez l’épicier
j’ai envie d’chiner
la dernière des soirées les plus hypes de paris
trouver la femme d’un soir non pas celle de ma vie
j’vieillis comme un bon vivant
j’ai les thunes de mon concert et d’quoi m’refaire sur le suivant
la nuit me guide vers les excès
j’fais pas exprès, souvent dans les extrêmes
c’est c’que me disent mes sex-friends
dont les corps se lisent comme du braille
doucement la boucherie me dira la ferraille
ek, on part en vrille comme des pyromanes d’une nuit
ou on cogite salement sur nos insomnies

[interlude]
– eh té-ma karim, té-ma le tarpex ! bon putain, qu’est-ce qu’il fout ? qu’est-ce qu’il fout l’négro ?
– absent pour le moment, laissez un message…
– ah merde, c’est la messagerie ! (bip) ek’, ouais allo négro ! qu’est-ce tu fous ? vas-y rappelle-moi putain ! ah c’est bouillant ce soir, on a pris une bouteille… mademoiselle ! ah putain y a du wooow ! vas-y rappelle, rappelle !

- la rumeur

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