letra de trace écrite - la moza
[couplet 1 – nemo]
j’suis pas bourré d’barbituriques, j’espère bien qu’ça durera
je continue de raturer quelques bouts d’rage au bas d’une page
tu t’demandes pourquoi tu rames, demande-toi dans quoi tu nages
explorer les marécages de ses songes, au fond c’n’est pas plus mal
je mène ma barque dans c’t’océan poisseux, ne vois-tu pas ?
harcelé par les voix du large, guidé par l’éclat du phare
le paradoxe me pousse à la flotte, j’n’ai aucun tuba
j’suis vidé par le temps qui p-sse, irrité par leurs canulars
les données sont truquées, pour sourire j’suis pas trop d’humeur
tu veux parler d’trucs gais ? tu t’es trompé d’interlocuteur
j’ai l’air préoccupé car le non-sens m’électrocute
j’vois beaucoup d’faux mais très peu d’vrai donc dans c’couplet j’n’ai qu’des mots bruts
une fois d’plus nemo lutte, comprends-tu l’image de ma plume ?
j’embarque sur un bateau-mouche pour décrocher des poissons lune
je lève l’ancre, largue les amarres, c’est moi qui mène la barque
lorsque l’espoir se barre je reste droit, j’veux pas qu’on m’prenne ma part
ma part de rêve, mon évasion, mon feu d’détresse
rapper des beats, écouter la tempête, ressens-tu le fracas de ces rimes qui se pressent ?
j’voudrais rire et m’tirer, j’vois qu’l’amour est si rare
et je n’peux qu’respirer un air que j’trouve irrespirable
j’divague dans mes pensées, ça m’rend très vite irritable
vivre se résumerait à diriger un engin non dirigeable
mes phrases se bousculent, toutes plus connes les unes que les autres
j’m’efforce de m’botter l’cul sans effacer l’éc-me de mes fautes
faut qu’j’avance même à pet-ts pas, t’entends pas mon coeur qui bat ?
quand j’rappe c’est mon âme qui parle, elle me dit les mots “n’abdique pas”
j’ai décidé d’écouter ses précieux conseils
ma philosophie c’est celle de ceux qui s’battent et qui s’entêtent
promis, j’arrête d’essayer d’trouver des raisons à tout
mais j’y peux rien, je vis trop fort, c’est mon défaut, c’est mon atout
j’ai beaucoup combattu sans m’accomplir, c’est con à dire
incompatible avec ce monde, j’dois m’concentrer sur mon avenir
[couplet 2 – nemo]
mon avenir c’est ce point flou sur la ligne d’horizon
je le distingue à travers un brouillard épais de décisions
j’ai précisé ma position, fixé mes bouées d’sauvetage
j’me suis débattu, j’ai compris c’que m’aurait coûté l’naufrage
mon équipage est indispensable, j’n’oublierai pas, j’vous l’jure
que sans l’soutien d’ceux qui m’aiment, j’aurais chaviré à coup sûr
j’ai galéré dans les études, et maintenant je n’regrette rien
loin d’être arrivé, mon ami, j’crée la rime comme elle me vient
mélange de travail et d’chance, j’ai fait bac, deug, licence
mon fil rouge reste le rap, au fond j’m’en tape de c’qu’ils pensent
plus je recherche ma rigueur et plus j’ressens c’malaise immense
j’reste dur avec moi-même, pour ça j’ne manque pas d’exigence
faire un choix : l’école ou le son, j’me vois toucher le fond
pet-t privilégié qu’j’étais, j’n’avais pas l’droit d’jouer le con
j’m’accroche dans leur enseignement, y a forcément du bon à prendre
restons patients, les salles de concert et les studios vont attendre
alors j’me c-sse les couilles, je cl-sse mes cours pour suivre leur parcours
j’me sens mal dans c’cadre et j’y suis bloqué huit heures par jour
j’n’avais qu’à serrer les dents pour ne pas péter les plombs
moza va crever l’écran, c’est c’que j’me répétais mais bon
j’les ai détestés ces cons mais j’dirais pas qu’c’était le bagne
pourtant j’ai p-ssé des partiels jusqu’à m’en faire péter le crâne
j’ai manqué d’air, envie d’gerber sur c’milieu universitaire
j’ai pris c’diplôme, à moi d’jouer, j’suis pas d’ton univers, cimer
et puis j’me suis construit là-dedans, tout ça n’est pas qu’une parenthèse
je déclare en vers être heureux de rendre mes parents fiers
matériellement autonome, et non j’vais pas oublier l’rap
j’vais engranger les connaissances afin de n’jamais virer d’cap
dans la main droite, une vie d’adulte, et dans la gauche, un cahier d’rimes
on jongle avec l’estime de soi et on essaie d’empailler l’spleen
[couplet 3 – nemo]
parfois envie d’crier qu’mon drame c’est d’vivre, qu’autour de moi c’est l’vide
j’veux embr-sser l’rythme, éclater l’beat, histoire d’laisser une trace écrite
j’veux traverser les mers sans qu’on m’prenne pour un messie
j’suis toujours autant décidé à réciter ma vraie vie
j’ai dérivé, j’ai souvent fait rimer déprime et solitude
j’me suis retrouvé à quelques encablures d’la folie pure
j’ai médité mes vérités dans un dédale sans trop d’issues
j’ai vérifié qu’la douleur pouvait s’infiltrer dans nos fissures
j’colmate mes brèches, j’m’acharne
avant d’être habité par la pulsation cardiaque du cadavre
car ici on souffre, on kiffe, on doute, on crise, on bouffe, on p-sse
on prend des claques, on perd et à chaque fois on rejoue son t-tre
les années vont vite, on s’cramponne en choisissant notre route
c’est limpide, à vingt mille lieues sous les vers, j’navigue en eaux troubles
masqué d’un scaphandre, pas près d’vénérer votre show biz
j’ai l’blaze d’une image de synthèse qu’a fait péter les box offices
narrateur énigmatique, mozaïste opérationnel
parce que le fait d’être vivant maltraite mon côté rationnel
solitaire, peu docile, peu importe mon pseudonyme
tant qu’je joue pas l’pseudo-rappeur qui vous balance des pseudo-rimes
de quoi j’ai l’air ? d’un schizophrène qui s’auto-proclame capitaine
d’un pet-t capricieux qui s’plaint d’planer sur un tapis d’peines
le mal de vivre a bon dos, c’est pas pour autant qu’j’abandonne
j’reste en apnée quand j’manque sérieus-m-nt d’o2 dans ma bonbonne
refais surface, sors la tête de l’eau pour bouffer c’monde
quand le doute s’estompe et qu’j’essaie d’profiter de toutes les secondes
le temps est mon ennemi, j’aimerais pouvoir en faire mon allié
c’est un adversaire contrariant, j’avance mes pions sur son damier
c’est fou j’avoue, j’dois plus viser la vitesse de la subaru
pas d’fumée sous ma roue, j’préfère la discrétion du sous-marin
j’ai tout à coup décidé d’-ssembler tous ces mots bout à bout
j’viens caresser la vie, tu sais y a pas mal d’épines sous ma main
(n-e-m-o), j’viens cracher ces mots dans l’crom’
pour ne pas qu’ils résonnent en vain dans un vaiseau fantôme
j’en paume chacune de mes métaph0r-s sous-marines
j’continue d’creuser, qui sait ? y a p’t-êt’ un trésor sous ma rime
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