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letra de ce que le temps prend - la boucle

[couplet 1]
j’regarde le vide qu’i y’a au fond d’mon âme
j’ai presque plus d’larme quand je vois mes frères mourir sous les coups des armes
encore un soir où j’ai vesqui un drame les zones sont quadrillées comme si on jouait aux dames
ils ont qu’à nous trier
personne se souviendra d’nos vies infâmes sur leur calendrier
le soir rentre dans ma chambre le lendemain ravive la flamme
encore sh-té c’est tous les jours pareil
j’me lève rallume le joint de la veille
j’suis triste en même temps que la terre
comme aux chevaux, ça veut nous mettre des fers
moi j’sais pas comment faire, pour que l’amat [?]
avant que les coulées forgent et qui s’rangent aux côtés des forts
moi j’kick sur mon téléphone
j’fais un rêve dans l’quel j’évite les folles
pour pas m’éloigner du fight
bientôt c’est nous on crée la faille
on a pas eu les règles du jeu
on nous pensait défectueux
mais bientôt on défèque sur eux
j’vais graffer sur la préfecture
“mort aux pouritures”
dans mes textes pas de fioritures
en plus mes flows ils tuent
fais gaffe la boucle i’ tire
on n’joue pas avec la nourriture
faut pas sauter les r’pas
faut pas lâcher
faut pas s’affaiblir car c’est bientôt la guerre et qu’on peut pas s’faire détruire par des truies
toujours se noyer dans des [?]
faut être brancher comme le câble et la prise
je r’garde le ciel, ça m’attriste, quand j’pense à la mort et tout ce qu’elle a pris
comme ce sans-abrit en pleine foule qui meurt sans abrit
le mensonge, est établi, mille quat’ et fais ta vie
le monde n’est pas là pour kiffer ta vie
car c’est pas toi qui fait ta vie mais c’est plutôt la vie qui t’fais
j’traîne où les pros sont situés
toi qu’avec des prostituées
que des proses que j’pose pour tuer
mais si jamais ça dure
c’est que le début
là j’pose une ossature
j’pars en guerre avec un crâne comme un ossatueur
y’a pas de sécu
j’te tue avec la lame comme un ancien tueur
gros je suis dégouté absente est la lueur
malgré toute ma sueur
et ces verres de liqueur
j’me suis détruit le coeur
je sens que nous perdons, me rappelle la douleur
mais j’aime bien la couleur
donc je continue
joue pas le jeu des arnaqueurs
j’dois faire de l’armature
mettre de la matière dans mes textes
pas qu’sur mon armature
encore un amas de teh
que je ponce avec mes frères
on est plus des amateurs
si ça s’tape y’a un homme à terre (y’a un homme à terre)
[pont]
(si ça s’tape y’a un homme à terre, y’a un homme à terre)
(j’veux pas de tes commentaires, si ça s’tape y’a un homme à terre, y’a un homme à terre, y’a un homme à terre)
hein

[couplet 2]
j’me sens pas dans la bonne réalité
j’vois des folies et j’me fais à l’idée d’passer ma vie à déréaliser
c’est grave la [?] à la ‘zon
j’tire un rayon lazer à chaque s’condes
sous les yeux de la joconde
sous les cieux je crois pas en allah, juste pour jouer aux cons
personne me comprend on me confond
me donne le mal mais j’ai bon fond
problème : j’suis toujours le bouffon
mais j’m’en fout maintenant je m’enfonce
les gens me parlent plus je m’efface
[?]
une météorite m’écrase ça m’ira le temps nous remplace
mes fugaz’ jamais ne repassent
c’est pour ces années que j’ressasse
si j’me casse et que j’me débarasse : des drames, des drôles de dames, des hommes quillés, des fous, des quidam, qui èrent, rôdent et dorment à même le sol dehors
dans les coins tellement sales qu’on y retrouve des morts
y’a même des fils à pap’ qui découvrent le crack ou bien des fils à part à poils qui t’parlent, pour un bout de pétard
ici tout le monde craque et pour une clope te braque ou peut te sortir le pétard
[couplet 3]
mais je me sens mieux quand il fait tard
car j’ai les pensées noires
et qu’mon pays veut pas de moi
j’ai pas d’aisance devant les gens
j’ai qu’un comportement déviant
mais j’dois écrire ma légende
en étant un enfant décevant…
j’me r’garde dans la vitre
encore un soir où dans la ville
j’ai pas vu autre chose que l’abîme
la peur de l’échec m’abîme
de ma mauvaise foie je m’habille
une poupée de soucis que j’anime
que je dépeind du bout de ma mine
mon ventre crie famine
mes potes me crient au génie
mais mes doutes me cryogénisent
ma famille me crie d’sus
j’ai pas parlé j’écris d’sus
j’suis pas d’ceux qui goûtent au succès
le rap j’ai jamais sû qu’c’était ça
mais j’ai sû y faire mes armes
même si j’ai souffert c’est sûr
j’ai tout foutu, sans d’sus dessous
mais sens-tu le souffle?
j’ai pas sû esquiver les coups
j’veux des sous sur mes blessures
de ma vie, j’veux refaire les murs
j’veux pas voir mes frères démunis
mais pour ce faire faut des munitions
j’cuisine le plat j’attend l’ébullition
les nouveaux branchements pour la connexion
dans le rap j’établi ma maison
de tort ou de raison
j’sais de qui j’ai pris
t’sais pas c’que m’a pris la prison
j’sais de qui j’ai pris
t’sais pas c’que m’a pris la prison
j’sais de qui j’ai pris
t’sais pas c’que m’a pris la prison
[couplet 4]
petit sur le murs d’la maison
j’me f’sais des prohections d’ombres
j’suis pas monsieur tout-le-monde
le spetateur terrifié
pleurer c’est crier
et mon daron riait
j’ai perdu mes repères
j’connais plus mon calendrier
hein, j’ai plus du mal à expliquer
en toute sincérité
j’suis dégouté qu’le temps s’écoule
mais ça m’rassure tant qu’on m’écoute et que mes doutes s’écartent
à dix-neuf j’ai tiré toutes mes cartes
à la maison j’prenais des tartes mais c’est plus important descartes
donc à l’école j’me sentais mail et tout s’était décalé
au début ça s’serre les coudes
c’est à ça ça sert les kho
mais j’pouvais pas aller plus haut avec un ascenseur sous l’eau
le sel domine mes sentiments
mes envies en disent long
j’en ai pas pour longtemps si j’flaire pas vite le bon filon

[outro]
hein, j’étais au four hier
j’veux pas aller à la fourrière
j’étais au four hier
j’veux pas aller à la fourrière
j’prend soin de ma fourure
j’veux pas aller à la fourrière
j’veux pas aller à la fourrière
j’prend soin de ma fourure
j’veux pas aller à la fourrière
j’étais au four hier
j’veux pas aller à la fourrière
j’prend soin de ma fourure
j’veux pas aller à la fourrière
(j’étais au four hier)
(j’veux pas aller à la fourrière)
(pas aller à la four…)

- la boucle

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