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letra de amen - kimto vasquez

suis-je -ssez humble de cœur pour y voir mes erreurs ?
suis-je -ssez digne pour refuser le rôle de victime ?
suis-je -ssez libre? suis-je un de ceux qui détruisent ?
suis-je -ssez lucide pour voir qui est mon ennemi ?

que la paix soit sur vous tous mes frères, mes sœurs
puisse la sagesse rayer de nos viscères la moindre rancœur
la moindre torpeur devant l’injuste -sserviss-m-nt
la moindre stigmatisation des p’t-tes gens
que la paix soit sur vous mes frères autochtones, indigènes
vous n’êtes pas un peuple de haine
la paix sur mes frères issus de l’immigration
cobayes humains des jeux vicieux de l’intégration
vouloir savoir la fin, sans même pouvoir connaître le début
le doute sur ceux qui ne pigent pas pourquoi leurs lumières n’éclairent plus
pourquoi les plus tordus nous redressent et les plus déviants dirigent
aux plus grands menteurs le prestige
que la paix soit sur nous tous, esclaves modernes
désinformés, cherchant seuls, armés d’une p’t-te lanterne
dressés les uns contre les autres, nos colères sont légitimes
et nous frôlons l’abîme…

je ne rêve plus, j’écoute et j’observe
je ne gobe plus les traitres professionnels de la verve
la posture des indignés qui parlent pour moi
les spécialistes faussaires qui compartimentent les débats
l’instinct m’en disait long
il a fallu que j’aille creuser dans les tréfonds
des contradictions
quelque chose ne tournait pas rond
pendant que les antifas boycottent des meetings
le grand patronat joue aux parties fines, aux parties de dumping
j’ai grandi dans le devoir de mémoire, simple propagande
où l’histoire du vainqueur n’est que mise à l’amende
l’homme accepte son sort pour un brin de confort
l’homme accepte le racket par le fisc ou la mitraillette
merde aux droits de l’homme riche, souvent blanc, l’immonde
un enfant meurt de faim toutes les cinq, six secondes
si je n’y peux rien
sachez au moins, ce que j’en retiens
mes sœurs, mes frères je suis témoin
nous sommes tous des palestiniens

suis-je -ssez curieux pour prendre le temps ?
suis-je -ssez instruit pour comprendre mon temps ?
pourquoi suis-je si certain que jamais je ne goutterai la liberté ?
sans accès à la vérité

je ne rêve plus tant nous semblons perdus
l’homme a perdu la source et son histoire, perdu
plus de famille, juste un nombril tout seul, perdu
dans la grande ville parmi les ingénus, les confus et les reclus
puisse l’improbable survenir mes frères, la justice
chaque jour, ce qu’il faudra de pain pour nos fils
j’ai vu le choc entre captifs, je n’ai jamais voulu être complice
ni aveuglé par l’illusion des délices de la matrice
marchons nous vers l’évolution de nos consciences ?
brulerons nous par les lois naturelles ou bien celles de nos démences ?
est-ce la dernière marche mes frères ?
parviendrons nous à voir de haut à rester frères
l’empire qui nous -ssomme
tombera tout comme est tombée rome
je ne vois pas ce qu’il reste d’hommes savoir marcher comme un seul homme
advienne ce qu’il advienne, l’âme sereine
puisse dieu soulager nos peines
que son règne vienne
amen

suis-je -ssez curieux pour prendre le temps ?
suis-je -ssez instruit pour comprendre mon temps ?
pourquoi suis-je si certain que jamais je ne goutterai la liberté ?
sans accès à la vérité

- kimto vasquez

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