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letra de miyazaki - kenny lct

encore un morceau que j’ai écrit avec ma rage
à la façon d’un miyazaki y a pas de barreau à ma cage
pour ce qui est du tapage, la rue n’a pas de pitié
on veut pas des beaux quartiers c’est pour ça qu’on les saccage
flow saccadé, je rêve d’osaka en sac à dos
sur la prod je vais me balader je lance une saga en staccato
je rêve de caresser l’eden de mes doigts, sentir tous mes sens en émoi
lеs mois défilent, les jours défient lеs tours qui partent en friche et moi
de tout ça je suis passager, je regarde le temps qui passe
je ne fais que m’assagir, me dissoudre dans la masse
le sol bouge sous mes pieds, je le foule d’un pas vide
j’ai des choses à expier: je suis tout sauf impavide
j’ai la carrure d’un stickman noyé sous les stigmates
quand il s’agit de l’avenir je suis à la fois myope et astigmate
ni couche-tard, ni matinal on me voit comme un marginal
je me contente de l’essentiel mais l’écriture c’est machinal

dans ma tête y a moins d’ambiance que dans une cité-dortoir
excusez la redondance, mon rap est un exutoire
face aux réflexions vexatoires, je voulais voir qui mène la danse
c’est pour toutes ces heures d’errance à répéter sur les trottoirs
mais faut s’y faire, on sait pas se laisser faire
quand les connards vocifèrent on lance la pierre à lucifer et puis tant pis
je cache mes peurs sous le tapis, je fais comme tous mes congénères
je cherche ma propre thérapie avant que ça dégénère
avenir crypté, family crispée
on sera jamais dans la tendance même si c’est risqué
j’ai des poches sous les yeux, des soupirs dans les poches
à force de tourner en rond, je vais finir à la broche
lyriciste et technicien c’est les deux mots pour assurer
je me sens toujours musicien, je fais des démos pour assumer
je vois la vie en gris même dans un décor azuré
j’écris que des textes qui disent qu’on laisse le temps nous consumer
j’évite les gens malhonnêtes et ceux qui ne savent que nier
les complotistes, les marionnettes et les fachos fous à lier
de la blancarde au panier, on est fadas mais pas niés
toujours pas ce sacem mais dans le game on y est
je bois encore un fly et ma plume est repartie
le temps d’une mesure j’anéantis ta répartie
j’ai choisi mon parti, jamais de rimes aplaties
je kick et je suis chez moi à la fin du temps imparti
rapide comme le vent, comme à l’époque du ssc
au micro je me suis calmé mais jamais la lutte n’a cessé
entre la vieille france et nous, c’est pas prêt de s’arranger
les mœurs ont tellement changé qu’il vaut mieux plus se confesser
moi je kick sur les toits de konoha pour oublier
que le soir je vois l’avenir plus sombre que dans un film de coppola
j’ai fait tellement de faux départs, je vois plus la ligne d’arrivée
je veux pas marquer les mémoires seulement me laisser dériver

au gré des vents, au gré des flows, là où la rime m’emmène
je viens démêler le vrai du faux: dans le rap y a peu de phénomènes
déguisé par le paraître, on écrit dans la paresse
qu’on a vendu des barrettes jusqu’à ce que la tune apparaisse
par essence je changerai pas, j’ouvrirai tous les débats
je viserai le sommet même si je connais que des bas
je veux traîner avec mes gars, avec eux faire des dégâts
je me sens aussi loin du taff que l’est l’alpha de l’oméga
je vois moins le soleil que la lune, appelle moi f-kuro
moi j’ai besoin de la plume comme un suceur de goulot
j’ai beau essayer, je crois que je suis pas fait pour le boulot
ils ont pas voulu me garder? vaffanculo!
je reste ce gosse impertinent, perturbateur et pas sage
j’ai beau écrire mon bouquin, j’arrive pas à tourner la page
ils peuvent prendre le maquis, je me ferai un passage
à la façon d’un miyazaki y a pas de barreau à ma cage

- kenny lct

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