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letra de guantanamo - katana

[paroles de “guantanamo”]

[couplet 1]
moi c’est larbi, j’habite paris
père de famille marié à une perle d’afrique
hamdoullah l’frigo n’est pas vide
je suis routier, j’ai gardé l’accent du bled, j’y vais souvent
l’envie d’voir autre chose est gargantuesque
mon fils aîné me dit en s’rasant l’duvet
qu’il aimerait aller à miami même en battant d’une aile
vu que j’ai connu l’absence du père, j’me mets à sa place
et j’réponds en lâchant du lest y’aura pas d’charmantes pucelles
il rit comme quand on prend l’avantage en duel car il m’a compris
c’est une breitling, je suis un cadran lunaire
billets en poche, on a dit good bye au marchand d’lunettes
aux chiens et à la zone des passe-temps funestes où tout part en sucette
cinq à orly, ma femme, ma fille et mes deux fils
si colorés qu’on ressemble aux teletubbies
on a décollé sans soucis, le film est pas trop kiffant
on atterrit sous les applaudiss-m-nts
[couplet 2]
avant d’partir on a dû m’jeter le mauvais oeil
en contrôlant mon passeport, ils commettent une grosse erreur
j’ai le même nom et la même barbe qu’un terroriste libanais
possédant un plus gros palmarès qu’eto’o fils
des bras m’agrippent et m’disent que j’reverrai ma famile bientôt
et j’disparais comme le magicien d’oz
on m’interroge en arabe
très vite je comprends les effusions d’sang dans bagdad
ces gens maîtrisent le non-sens
c’est vrai qu’j’suis au pays de clark kent, de plus en plus de flics
entrent dans la pièce comme s’ils traversaient la stargate
ils ont un air curieux étonnés et satisfaits
y a même un douanier canadien qui me dit “t’es pas discret”
il rit quand j’parle de vacances. il me dit “t’as l’droit d’garder l’silence
y aura pas d’caution car t’as les finances
demain papa-oiseau t’emmène à guantánamo.”
ca m’a choqué comme katana hyo, l’arrache-boyaux

[couplet 3]
veines gonflées, je cesse de jacter dans le vide
lorsque j’entends les miens crier comme quatre chefs d’entreprise
des ailes me poussent comme david copperfield
si l’on m’éloigne d’eux, je meurs par hypothermie
je tiens la dragée haute jusqu’à c’que mon épaule se déboîte
je sens le poids de dix poulets géants sur moi, ça décoiffe
ma fille de 5 ans pleure à chaudes larmes
j’entends que sa voix, dans ma tête, au poste, même en face de l’avocat
il ne peut rien faire. le juge a donné un ordre inébranlable
les brancards de cuba m’ont filé un rencard
me voilà donc au camp d’concentration, gardé par d’assidus snipers
j’apprends mon matricule par coeur
les gardiens n’ont pas une once de particules d’acteurs
les gardiennes jouent au jeu du s-xe-manipulateur, pour des news
on hésite à s’ler-par entre codétenus
10 ans qu’la fermeture est demandée par les gens d’l’onu
y a même des gosses
[couplet 4]
on a l’droit de changer d’sapes tous les 107 ans
et aux crans de sûreté retirés tous les 11 septembre
j’ai même rêvé d’napolitaines. y a qu’des rats au petit-déj’
des sales croque-mitaines nous appellent les aborigènes
on garde le peu qu’on a comme des apothicaires
c’est-à-dire l’espoir et une rage extraordinaire
on m’a dit qu’les flammes quotidiennes empirent dès qu’approche l’hiver
je tiens grâce au très-haut, malgré toutes les calories qu’j’perds
même les gamins s’déplacent avec des marques d’opinel
tous couverts de taches qui ne s’effacent qu’au vinaigre
souffrances indélébiles
prends tes places au guichet pour la relaxation
ca prends du temps sans chef d’accusation, johnny blaze
pendant que tu t’fais des copains électroniques
un taser me fais convulser comme les bottins téléphoniques
mon heure sonne, mon coeur stoppe toute activité
on m’pleure fort et mes fils bombent leurs torses

- katana

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