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letra de ame perdue - karemera

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jours noirs nuits blanches
c’est ici qu’ la vie commence
entre pleurs déchirements et tourments
quatre murs ou quatre planches
ça s’ résume par des blouses blanches
le doc’ peut pas me sauver y en a qui trouvent ça étrange
qu’il soit aussi pressé à déclarer mon décès tu sais
c’était couru d’avance depuis ma tendre enfance
destin croisé et corrompu profitant de mon innocence
du berceau à la tombe si on pouvait vivre et mourir
sans pour autant en souffrir
j’ danse j’ danse avec le diable expiation de ma sentence
j’ brûle déjà dans les flammes essence de ma quintessence
on fuit la loi du tribunal mais celle de la rue elle est pire
tous les faux coups sont permis afin d’ bâtir son propre empire
t’ attends que ça se p-sse entre temps y a tes tes-po qui trép-ssent
prêt à tout pour le cash
balance la tchatche que ça soit du cash ou la cul-sse d’une kalach
tu veux un négro pour que tu le butes fils de pute
tu veux un rabza pour que tu le butes fils de pute
tu vois tout le monde jure pas comme toi il est rare qu’on dise zut
la plupart viennent de la soute si tu bronches ta gueule on l’ampute
imagine-moi une seconde sous ces tubes et ces fils
immobile sous mes yeux ma vie d’ pêcheur qui défile
mon dernier combat plongé dans ce putain de coma
loin de tous mes refs loin d’ mon rep et ma rem
compte à rebours déclenché au compte goutte d’ sérum
en phase terminale respiration artificielle
laissant mon âme se frayer un pet-t chemin vers le ciel

le paradis d’un gangster
n’est pas six pieds sous terre
où que tu sois je reste fier
rendez-vous en enfer

tes rêves sont qu’ des actes manqués
opportunité ou une chance que t’as pas pu tenter
tu te laisses hanter
par toutes tes obsessions tu me souhaites l’extrême onction
que veux tu j’ préfère la mort que la soumission
tu rêves de moi enfermé dans une putain de boîte
je suis l’une des causes primordiales de tes sueurs froides
quand tu t’ réveilles les mains moites tu te dis que c’était un leurre
quand les miens meurent personne ne pleure
les keufs sont jamais à l’heure
c’est là où le bât blesse
y en a qui meurent y en a qui naissent
et j’ traîne mes chaînes de la liberté comme un chien à la laisse
enterre-moi si tu veux lors d’un silence dramatique
de l’au-delà j’ surgirai avec mon automatic
on révisera nos casiers de fond en comble au rayon x
un de ces sombres chapitres dans le livre des crimes d’ l’apocalypse
ça prendra le temps qu’il faudra
cousin t’inquiète pas y a pas dra
qu’ importe l’obscurité un jour la lumière apparaîtra
afin que la vie nous sourisse avec toutes ses dents
qu’elle efface tout ce qu’ils qualifient de mauvais antécédents
on ne pourrait pas s’en sortir même si on se tenait à carreau
avec nos gueules dans la ligne de mire boule à zéro derrière les barreaux
dehors ou dedans c’est le même profil tragique
on traîne nos pas dans les tiers-quar dans les queues des -ssedics
bien conscients que nous sommes et restons que des chiffres statistiques

le paradis d’un gangster
n’est pas six pieds sous terre
où que tu sois je reste fier
rendez-vous en enfer

c’est ainsi qu’on a grandi et c’est ainsi qu’on est né
on sait qu’ dans n’importe quel procès on est déjà cond-mné
c’est rien qu’ des formalités
chaque jour que dieu crée
nous oblige à nous souvenir de c’ qu’on ferait mieux d’oublier
j’ai vu des hommes vendre leur âme
pour une poignée de crack sh-t ou un gramme de c-ke
j’ai vu des jeunes derrières les barreaux
pleurer dans l’ noir à se chier dans le froc
j’ai vu les membres de ma famille se faire descendre un par un
plus rien à faire ramène ta mafia et j’ te nique le parrain
a la guerre comme à la guerre pas d’ chichi on croise le fer
on fait ce qu’il y a à faire pour nos frères
même s’il faut qu’on finisse en enfer
impossible d’ fermer les yeux trop près du feu
dans ce monde où pour mourir un nouveau né est -ssez vieux
au delà de la limite j’ai vu écrit ci-gît
six hommes soulevant une boîte fin de prière ici je crie
larmes d’amour non d’ rancœur trop de blessures pour un seul cœur
l’hymne du chant libérateur comme des anges qui chantent en chœur
l’iris de dieu sur moi son esprit en moi encré
des fin fonds de la rue s’ répandent les flammes du feu sacré
qui aurait su qui aurait cru que notre adresse serait la rue
que la vie en toute violence nous aurait bouffé tout crus
c’est qu’une histoire ordinaire quotidienne d’un esprit vide
d’un radeau qui flotte loin de son atlantide

le paradis d’un gangster
n’est pas six pieds sous terre
où que tu sois je reste fier
rendez-vous en enfer

lyrics by karemera copyright © 2004

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