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letra de réflexion - k.oni & rezo

souvent l’envie de faire le tour du monde, la pollution m’épuise
on dit qu’la fuite n’est pas une solution, mais nos résolutions s’déguisent
chaque 31 décembre, mais en descente, les grandes idées s’réduisent en cendres
ces décisions n’devraient pas s’pendre en pleine incandescence
un peu d’aisance, ambiance plaisante, et on oublie l’essentiel
problèmes existentiels, insouciance et pensées insensées
j’défends mes chances et change de position, on cause des conséquences
mais la route est longue, besoin de beaucoup plus qu’un simple plein d’essence…
les jours défilent, déjà le 31 janvier, les résolutions s’amenuisent
a part le temps, rien n’a vraiment changé…
et pour défi, la course contre l’échéancier
tu rêves de changer d’situation, mais pas l’moment d’te mettre en danger
chronomètre enclenché, baromètre en dents d’scie, où se mettre en temps de d’crises
avenir en chantier, dur de s’sentir inspiré…
visions désenchantées, relancer l’offensive, une oreille attentive
a tous les projets, et tout ce à quoi t’aspires…
l’envers du décor, dans la vie comme au théâtre
si tu découvres les loges, y’a plus la magie du spectacle
et c’est ça qui bloque, et force à se complaire dans un idéal
réaliser ses rêves, que nos cauchemars qu’on vit au final…
tous les jours on voit des sourires, on croise des regards
on s’dit bonjour, on s’crée des souvenirs et puis au revoir
c’est l’soir venu que viennent les soupirs, les derniers espoirs
une page se tourne vers l’avenir ou juste vers autre part…
j’ose croire que l’envers du décor n’est pas si moche
que tout n’sonne pas si faux, qu’notre entourage n’fait pas d’cinoche
car l’horizon n’est pas si proche, et la raison parfois décroche
la tête sur les épaules, les pieds sur terre, sortir les mains d’ses poches
pour en faire quelque chose…
en route vers le bonheur, même pour une maigre dose
d’amour, on met la haine en pause, écoute ces quelques proses
vois outre, et si ces vers te causent, conseils de sauce
enterre la hâche de guerre et cueille ces rimes comme un bouquet de roses
j’écris avec mon âme et rappe avec mes tripes
quand la puissance du mal atteint la violence d’une décharge électrique
j’ai débranché les prises, court-circuité les dires
seulement si constructive est la critique, j’écoute c’que les mecs disent
j’aiguise ma grise mine, rature et gomme l’erreur
afin d’éviter qu’la course aux sourires se termine au bureau des pleurs
aujourd’hui, tout l’monde fait du rap, même si j’rigole, j’ai le seum
car avant même de faire du son, les mc’s veulent devenir l’idole des jeunes…
on veut tout, comme la plupart on part de rien
c’est comme une partie de poker, t’as qu’à bluffer si t’as les cartes en main
et pas b’soin d’gros billets, on a l’habitude d’esquiver
ou d’faire smblant d’roupiller, comme quand t’as pas ta place dans l’train
encore un sale temps d’chien… mise en sommeil, je n’m’active plus
si c’n’est du taf, du soleil, au pire le bus, ici bas j’n’attend rien…
les doigts crispés sur la plume et l’encre vient
on parle de décrocher la lune, du mal à décrocher un entretien…
une clope de plus écrasée dans l’cendar, j’poursuis mon texte
pourvu qu’ça d’vienne un étendard. le rap se standardise
tout l’monde comprend lorsqu’on parle posément
j’écris des pavés, j’éclate la vitrine de la vantardise
la merde se normalise, les projets sortent par dix
y’a ceux qui disent c’qu’ils pensent, et y’a ceux qui pensent à l’dire
dernière tentative et depuis l’temps qu’j’attends js’alive
les gens m’attristent, se prennent pour mentalistes et veulent t’apprendre la vie
hyperactif, dur de rester immobile
j’ai la tête pleine de soucis, les poches et le frigo vide
qu’est ce que j’ai raté? j’ai pourtant fourni des efforts
mais c’est pas l’tout d’avoir la clé encore faut-il trouver la bonne porte
j’m’exporte, honore la prod’ et lorsque’elle sonne fort
un litre d’encre peut se transformer en une tonne d’or
hors normes, j’m’ordonne de conserver une bonne forme
j’connais mes droits, pourtant je n’sors pas de la sorbonne
avec mon rez’ on fait du son, le tout fait maison
on r’garde p-sser les raisons, selon l’humeur change la sélection
les couleurs et l’inspiration, la douleur dans l’hésitation
résiliation des doutes, le reste c’est que de l’imagination
réflexion, tel un miroir car nos écrits reflètent ce qu’il s’p-sse dans nos tetes
réfléchir n’est plus un réflèxe
réfléxion, pour toutes les critiques qui sont faites, si la forme est abstraite
je dois fournir le fond de rimes concrètes
t’as saisi l’contexte, j’fais du son une alchimie complexe
où se mèlent rêves et raison, vaut mieux avec les vies qu’on mène
et j’apprécie qu’on prenne le temps de se dire qu’on s’aime
quand le négatif qu’on traine s’évanouit dans des visions saines
les masques tombent toujours, quelques fois ça r-ssure
comme lorsque les nuages font place au bleu azur
l’envie de faire le tour du monde, mais je n’compte plus les jours, j’t’-ssure
donc à défaut j’ai tenté d’le faire en quatre vingt mesures…

- k oni rezo

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