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letra de foutre sentimental - jean vance

à bicyclette dans les abysses, j’aime ta bioluminescence
à la lueur de ton esprit, je photosynthétise
parle moi de tes racines pendant qu’je rabote mes nageoires
pendant que j’me prépare encore à échouer quelque part

à bord de ma fusée coincée dans la braguette de l’univers
je fume des sous marins et recrache des montgolfières
-ssis en tailleur sur un coussin péteur j’médite
en écoutant se bécoter les cloportes amoureux

y’a du rugueux dans ton velours, tu arrondie mes angles
tu me vois comme redoutable, moi j’te dis qu’j’suis submersible
t’es ma figure de proue sur mon radeau d’fortune
mon rince-doigts au citron à coté d’se panier d’crabes

si je vis dans ma bulle, toi tu habite mes phylactères
tu occupe très bien le vide qui entoure mes trous d’mémoire
à la fois blanche et noir t’es mon épaulard, mon hirondelle
t’es belle comme une chanson d’amour, sans refrain ni couplets

tu est mon silence préféré

j’suis cul-cul t’es ma praline
j’étais en chien, tu fus féline
j’suis relou, t’es trampoline
quand j’ai l’bourdon, tu es pollen

sans toi j’suis comme une charpente inutile
une drag-queen, un paléontologue sans ses fossiles

donne moi la béquille, j’suis handicapé social
ouvre moi les cuisses de ton cœur, j’ai le zizi sentimental. coucou !
j’me fout à poil puis me couvre de ridicule
tout graveleux dans les gravas de ma pudeur qui s’écroule

ça dégouline de mes mandibules, difficile d’articuler
si tu étais un bonbon j’te mangerais avec le papier
p-sse moi l’anneau à l’estomac, j’suis jamais r-ssasié
ramène ta bouche, ton postérieure et laisse moi t’encr-sser

tant bien que mâle alpha sorti d’une série b
bodybuildé du périnée, j’suis venu pour te sauver
je n’sais pas de qui, de quoi mais j’finirais par trouver

et dans le pire des cas je veut bien être ton défaut préféré

je te ressert mon couplet, j’ai des valises sous les yeux
la tienne franchi la porte, ton visage est pluvieux
les murs tremblent encore de mes adieux déguisés
le plancher est tout taché depuis qu’ma poitrine à cédé

fini l’ménage à trois avec ce golem que j’abrite
ce tas d’émotions terreuse animé de colère néphrétique
nan j’nai pas de vague à l’âme, j’ai des tsunamis dans l’bide !
pour un oui, pour un non j’ai les ventricules qui débordent

te voila bien éclaboussée, me voila bien embarr-ssé
et je tente en vain de doubler le s de embraser
en désespoir de cause toujours je fait l’intéressant
en te pondant cette chanson avec le rectum de mon talent

mon amour s’en est allé, la soustraction est salée
j’ai bu tout c’que j’ai pu mais son gout reste planté dans le palais
mais c’est pas la fin du monde, c’est juste la fin d’une autre
sur ce, je m’en vais connecter ma solitude à celle des autres

c’est à toi
c’est à toi que je pense, quand le soir je suis seule dans mon lit
je me dis que j’ai eu de la chance que tant de bonheur c’est à toi que je le doit
tu es pour moi, ma première chance, oui tu es pour moi le premier amour
et je sais, tu es mon existence, tu es mes nuit et tu es mes jours
il n’y as que toi, que toi pour m’entendre, oui, que toi pour m’écouter
il n’y as que toi pour me comprendre et pour m’aimer jusqu’à l’éternité
et si un jour ma vie recommence, oui ,si un jour je devais encore choisir
oh tu sait bien, je te le dis d’avance, c’est dans tes bras que j’aimerais dormir

- jean vance

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