letra de vie end - h-tône
[refrain]
vu qu’la cécité n’a pas tort, il serait bienvenu
d’se taper un barbeuc’, si c’est pour -ssouvir une dalle
car j’ai visité l’abattoir et j’y ai rien vu
si c’n’est d’la barbaque pour servir un idéal
[couplet 1]
tiraillé par la faim donc pas d’régime
aucun risque, en somme, trop d’came en stock
dérouille et feint car, pour courber l’échine
il est indispensable de penser comme un steak
vidés, une idée ? se faire hacher
pour inonder d’ovidés les supermarchés
de vieilles viandes fades et qui, faisandé, p-ssé
à la dlc invalide est évidé, vendu épicé
conditionnement plastique, mise en rayon
car, dorénavant, cuire est bien le seul but
raisonnement pratique, soucis de création
avec la peau on fera du cuir ou de belles bottes
on sait s’faire rire, du ferrage au fer rouge
l’extérieur pour la fourrure, l’intérieur servira d’fourrage
des poils pour des pulls une fois récoltés, tricotés
la chaire brûlée, décotée ; les ovules dans les coquetiers
[refrain]
[couplet 2]
des pieds sciés pour des tabourets, dépiécés par des tas d’bourreaux
c’est précieux plus que ça parait, apprécié en déco’ de bureau
des billes dans des lobes et des cobayes à l’appeau
débiles dont les lubies font des cow-boys de labo’
de la viande à döner, des muscles atrophiés
des membres pour portes-bonheurs et des chicots pour trophées
d’la peau pour la gélatine et les vicaires pour le violon
j’ai tous les droits si j’ai la thune ; chaque vie sert alors violons
têtes cloués au mur, ainsi la bête connait l’amour
chaque jour on admire l’expression d’son regard
même si ça laisse un gout amer c’est joli dans l’décor
et puis ça reste un coup d’maître d’avoir gardé la toison d’or
bétail en compartiment, des sandales pour révérend
b-st–l dans l’comportement, ses semblables pour référents
agir machinalement comme s’ils nous étaient afférents ?
à croire que, finalement, on n’est pas si différent
vivre enfermés, faire mine de patience
le corps déformé par des hormones de croissance
ent-ssés en batterie sans jamais vraiment voir le sol
et finir sans un cri, sans avoir déployé ses ailes
[refrain]
[couplet 3]
bestiaux décharnés, piqués pour du charnu
la chaire à nue ; ent-ssés dans des charniers
c’est charmant ! désarmant comme rarement
mais c’est en s’acharnant qu’on verra si c’est cher, non ?
car, si l’jeûne est gênant, on a la faille et le ciment
de la graille à la chaîne en pagaille, à lâcher dedans
en tuant jeune et gaiement, de la caille à la chèvre
en p-ssant par la jument, faisant fi de ton jugement
et quoi ? c’est en tétant qu’t’entends t’aider ?
achetant tant et tant tout en t’ôtant ton temps, tes dents
attends, t’es con ? c’est ça la vie !
t’arrives encore à penser qu’on n’te demandait pas ton avis ?
le responsable des conséquences du voile oculaire
si telle en est la cause, ne mérite aucune aide
alors peste et palabre sur la société d’l’appateur
ça reste valable si l’insatiété n’a pas tort
la cécité n’te fait pas peur ? alors viens, t’es l’bienvenu
on va s’taper un barbeuc’ si c’est pour -ssouvir une dalle
t’as visité l’abattoir, et, dis-moi, qu’est-ce que t’y as vu
si c’n’est d’la barbaque pour servir notre idéal ?
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