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letra de lettre à dieudo (hantise et mythes) - h-tône

[couplet 1]
je ne sais pas si tu es antisémite mais je sais que tu n’es pas anti-système
parce que c’est grâce à lui que t’existes, et que c’est ainsi que ton public t’aime
je ne sais pas ce que tu fais mon vieux, mais, d’ici, je vois brûler des ailes
je te souhaite de biens meilleurs vœux pour ton année de la quenelle
je ne suis pas un as de l’-n-lyse, et puis, je ne comprends pas l’engouement
mais je vois que, parmi les gens qui te suivent, certains rêvent de changement
je ne dis pas que tu leur as mises, ou que tu les prends pour des cons
mais, pendant que tu capitalises, ils croient faire la révolution
et toi, comme tes potes mafiosos, tu t’enrichis avec la peur
en même temps, j’vois bien ton réseau, ça annonce pas mal la couleur
j’sais pas si tu es antisémite, mais, créer le doute pour la promo…
déjà, rien que ça, ça mérite presque une pet-te tape sur le museau
ça se veut anticolonialistes avec ses amis frontistes
mais, pourtant, tu sais que jean-marie ne voulait pas lâcher l’algérie
ça se veut anticolonialiste ? c’est le genre de combat que j’estime
mais, là où tu fais du fric, tu fais quoi pour la palestine ?
j’sais pas si tu as de vraies idées, peut-être, comme bonnet de soral
tu aimes bien t’écouter parler, et, ça rapporte où ça fait mal
alors ça fait d’une pierre deux coups : marketing de la subversion
dans le fond, les victimes, tu t’en fous tant que ça rapporte du pognon
tu sais parler, tu es couvert, t’as de la chance… donc, ça va
on justifie le “pétage de câble” par le lynchage médiatique
allez, sortez les couverts, la vengeance est un plat qui
semble-t-il, se mange à la table des acteurs de la françafrique
victime de la censure, ça tapine chez les racistes
dieudo’, tu peux être fier, on ne te donnera pas tort, tu as raison
mais toi, qui parles d’esclaves d’hier, je te rappelle, opportuniste
que les mecs comme toi vendaient leurs frères pour une place dans la maison
tu as dit que tu étais non violent, et, putain, ça, je respecte
mais faire croire qu’ayoub est til-gen’… sache que c’est bien pire qu’une patate
ça, c’est bien du cent soixante-douze, mais tu la glisses à qui celle là ?
“les battes des jnr sont douces”, je pensais que ça n’rentrerait pas, tu vois
pendant ce temps, ça racole des beurs du côté du fn
pourtant, ils sont de la même couleur que ceux que papon jetait dans la seine
mais c’est vrai que ceux-là sont de bons français, ils s’oublieront, s’intégreront…
un tour de machine à laver et ils ressortiront blancs et cons

[couplet 2]
j’sais pas si tu n’aimes pas les juifs mais je suis sûr que valls est un tordu
et, si lui, il mérite des gifles, toi, j’sais pas ce qui t’es encore dû
la liberté de s’exprimer, moi, je te défendrai en son nom
même si je sais ce que tes potes en feraient de la liberté d’expression
je ne suis pas pour t’exécuter, tu dis ce que tu veux, moi aussi
je veux que l’on puisse encore discuter, demain, dans ce putain de pays
je ne suis pas d’accord pour que l’etat me dise si je dois rire ou pas
ce dont je suis sûr c’est qu’en l’état, je n’ai pas envie de rire avec toi
je ne sais pas si tu es antisémite mais je sais que t’es pas anti-système
tu as déposé la marque de ton signe de ralliement
si c’est de la révolte, il faut le dire vite, moi, je vois, à peu près, où ça mène
on n’a jamais quitté la barque en vendant mugs et vêtements
bid-sses et flics font des quenelles alors, en gros, rêve pas
ceux qui sont contre le système, tu sais, ils ne le protègent pas
peut-être que j’ai de la merde dans les yeux, il y a beaucoup de gens qui t’aiment
mais, tu sais, ils sont aussi nombreux à kiffer ce qui p-sse à l’antenne
c’est pas bfm ou tf1 qui me disent quoi penser d’toi
je ne sais pas si j’ai le nez fin mais je suis sûr que j’te sens pas
j’ai le tarin de n’importe quel pékin, mais, je m’y fies
quand trop de gens suivent quelqu’un, je me méfies
s’il faut mettre les gens dans des cases, “pour toi” ou “pour ton détracteur”
personnellement, j’ai pas envie d’être, ni pour toi, ni pour lui
je n’aime pas beaucoup les médias de m-sses, les colons et la censure
mais l’ennemi de mon ennemi, moi, c’est pas mon ami
bref, ce n’est pas tout noir ou tout blanc
on ne peut pas tout croire, et tout l’temps
on aime se savoir dans un camp, et, moi, j’suis le bienvenu dans aucun
à l’heure des joutes, de l’affrontement
pendant que l’on cherche qui c’est le méchant
ce qui est sûr c’est que, en attendant, pour que le monde change, on fait rien
la politique, ce n’est pas dieudo’ ou valls qui la font
la politique, c’est toi, et c’est toi de mille façons
c’est toi quand tu dis “non”, et c’est ce que tu vas faire de ta bourse
c’est toi quand tu te mets un pilon ou quand tu vas faire tes courses
ça se résume pas à voter au moment où on te le dit
c’est la façon dont tu bouffes et la façon dont tu joues
c’est les raisons que tu te trouves et, aussi, celles dont tu te fous
bref, c’est ce que tu fais de ce que t’es, même si tu ne l’as pas choisis
au congo, on crève pour le coltan qui va fabriquer ton phone-tel’
dis-leur que, si tu as besoin de ce portable, c’est à cause de l’état d’israël
on a toujours le choix, donc, libre à toi de rejeter la faute
mais les coupables, quoi qu’il en soit, c’est toi, moi, et personne d’autre
j’sais pas s’il est antisémite mais je suis sûr qu’il y a moyen de s’y perdre
je sais que l’on peut aller loin, très vite, dans un raisonnement de merde
on a le droit de jouer avec le feu mais, d’ici, je vois brûler des ailes
laisse-moi te souhaiter de biens meilleurs vœux pour l’année d’la quenelle…

- h tone

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