letra de vers le zéro absolu - glaciation
embarqués sur la terreur, sous l’étendard du vide
au fil des vastes nuits sans aube
à la recherche d’on ne sait quoi
un sortilège pousse en avant nos carcasses usées par l’ennui
vers le zéro absolu
à bord ni carte, ni compas;
les routes serpentent en jade dans les nuées et nous restons en bas
sur la banquise en linceul étendue jusqu’aux bornes du monde
notre vaisseau fantóme sillonne les glaces anciennes
des áges héoïques, le glas résonne à l’infini
les blizzards nous cisélent en grands marbres de givre
et le sillon se ferme
il est une joie mauvaise dans cette longue et ápre mort:
demeurer où les hommes désertent, bátir le dernier port
à bord ni carte, ni compas;
les routes serpentent en jade dans les nuées et nous restons en bas
que trouver dans la tempéte, sil ce n’est le goút du plomb?
où aller quand tout est perdu? – la glace prend et jamais ne rend
des aurores d’absinthe diaprent les cieux lointains:
l’esprit s’épure et s’efface
en chimères dans des regards fous qui se voilent
et ne voient d’ici-bas qu’un grand mirage pále
la glace prend et jamais ne rend –
la glace prend et jamais ne rompt
ainsi rendue aux berges du monde
là où la mer exhible ses os
où l’air tanne et cisaille les peaux
la chair s’épulse en d’inanes martyrs
ils sont là ceux qui prient pour un surcroit d’essence
à l’ombre des drapeux noirs;
ceux qui cherchent en enfer un surplus d’existence:
ils voguent dans les limber d’ivoire
ô désert bléme et vitreux
diaphane icóne de notre foi
soumets nos cæurs pétrifiés
à la rigueur acérée de ta loi
la glace prend – et jamais ne rend
la glace prend – et jamais ne rompt
des aurores d’absinthe diaprent les cieux lointains:
l’esprit s’èpure et s’efface
en chiméres dans des regards fous qui se voilent
et ne voient d’ici-bas qu’un grand mirage pále
ils sont lá ceux qui prient pour un surcroit d’essence
aux marges des crevasses;
ceux qui cherchent en enfer un surplus d’existence:
ils voguent sans paix dans les limbes d’ivoire
sur la margelle exsangue du puits de l’abime
battue par les souffles catabatiques
notre nef captive des glaces arctiques
s’est drapée d’un suaire fantastique –
spectrale citadelle émaillée de cristal
la vie, absurde et nue, palpite enfin an creux de nos chairs
suppliciées
à bord ni carte, ni compas;
les routes serpentent en jade dans les nuées et nous restons en bas
sur la banquise en linceul étendue jusqu’aux bornes du monde
notre vaisseau fantóme sillonne les glaces anciennes
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