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letra de le convoyeur - gauvain sers

[paroles de “le convoyeur”]

[couplet 1]
j’aurais pu continuer, à bosser pour que dalle
toutes ces heures à suer sous mon gilet pare balle
transporter des billets, sans en voir la couleur
ça vous donne des idées, d’arroser l’arroseur
convoyeur de métier au volant d’un fourgon
un vrai fourgon blindé, et blindé de biftons
personne n’est mieux placé que le cheval de troie
personne pouvait s’douter, y s’en remette toujours pas
j’aurais pu le dimanche, sauter en parachute
ou monter sur les planches, on planter quelques buts
mais mon fantasme ultime, un cerveau et une planque
sans violence, sans victimes, dévaliser une banque

[couplet 2]
ça m’a bien pris onze mois, pour préparer mon coup
les télés parlent de moi et me traitent de voyou
j’ai juste un peu tiré sur le cordon d’la bourse
j’ai juste été chercher le pognon à la source
tout s’est passé si vite, sans lézard, sans accrocs
le butin et la fuite en cinq minutes chrono
maintenant qu’il y a ma tête, placardée au vingt heures
j’suis devenu la vedette des exclus des rêveurs
je vois sur les réseaux, les messages de soutien
y’a ceux qui veulent ma peau et ceux qui m’veulent du bien
quand j’imagine la gueule, de mon chef je souris
j’me sens un peu moins seul dans ma cachette pourrie
[couplet 3]
mes vieux je les ai vu baigner dans la galère
comme j’aurais pas pu, trimer pour une misère
je rêvais d’la grande vie, d’une tonne d’adrénaline
la classe de spaggiari et l’audace mesrine
treizième mois de cavale les flics sont à mes trousses
j’ai le coeur qui s’emballe au milieu de la cambrousse
le pactole est niché sous un arbre symbolique
il me font rien cracher je connais la musique
je sors les mains en l’air, ils me pincent près du fleuve
et maintenant c’est clair, commence la vraie épreuve
les menottes aux poignets et direction fleury
sans haine et sans regrets, j’en connaissais le prix

[couplet 4]
je lève mon doigt d’honneur, à celui qui m’a livré
je cède mes droits d’auteurs, pour le casse de l’année
contre une petite ballade, tout seul avec mon fils
si un jour je m’évade, c’est qu’j’ai peur qu’il grandisse
a propos du fiston, dites lui au passage
qu’il manque ce p’tit con, mais qu’il reste bien sage
je ne déclare pas forfait et près du chêne centenaire
j’ai laissé un paquet pour son anniversaire
j’aurais pu continuer, à bosser pour que dalle
toutes ces heures à suer sous mon gilet pare balle
aujourd’hui je croupis dans un huit mètres carrés
mais j’ai enfin compris le prix de la liberté

- gauvain sers

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